UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

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Christine De Rivoyre

Littérature générale (1957)

LA MANDARINE

Alors que son mari et mémé Boul sa grand-mère dorment déjà, Séverine, qui a faim comme à son habitude, prépare pour elle et ses frère et soeur Laurent et Baba une omelette. Arrive Toni, ami de Baba, encore inconnu du reste de la famille.

- C’est votre anniversaire, Toni ! Oh ! il faut célébrer cela ! Quel âge avez-vous ?

- Vingt-huit ans. Malgré cette calvitie stupide et tous mes soucis, je n’ai que vingthuit ans.

- Vingt-huit ans ! Vite, ouvrons du champagne ; vingt-huit bouteilles, vingt-huit bouteilles !

Séverine rayonnait. Une légère moiteur envahissait ses tempes. [...]

Ils burent beaucoup, trop. L’événement était de taille à justifier tous les excès : comment célébrer assez dignement l’admission unanime d’un étranger au sein de leur clan, cette métamorphose immédiate, joyeuse, d’un paria en intime, en frère ? Ils burent comme des trous pour arroser en somme leur premier coup de foudre.

Le matin, Groseille, la domestique, vient se plaindre à mémé Boul.

- Madame sait-elle combien "elle" a fait boire de bouteilles de champagne cette nuit ? [...] Vingt-te huit bou-teil-les. [...]

- Dites moi, Groseille, demanda-t-elle, réfléchissant, toutes les bouteilles étaientelles vides ?

- Non, Madame, répondit honnêtement Groseille. Mais elles étaient toutes ouvertes, les vint-te huit-te ! Ouvertes !

1957

BOY

On a servi le vin, nous deux Yvette, du bon que Madame avait apporté de la cave de Bordeaux et du champagne, ça c’était Monsieur Boy qui l’avait acheté en route. [...] Il a voulu trinquer avec tout le monde, même avec le personnel. [...] On a bu dans des flûtes comme des dames, Maria, Yvette et moi. Ça m’a piqué le nez et les yeux mais après j’étais bien, toute chaude à l’intérieur, toute gaie, j’avais envie de danser en passant les plats.

1973