M. LE TROUHADEC SAISI PAR LA DÉBAUCHE
Comédie
LE TROUHADEC - Eh bien, monsieur Bénin, qu’avez-vous fait de mademoiselle Rolande ?
BÉNIN - Je l’ai accompagnée chez un commerçant, puis je lui ai montré la chambre de son hôtel.
LE TROUHADEC - Bien. Conduisez-moi de ce pas à son hôtel. Je désire que nous dînions ensemble, ce soir, tous les trois. Vous ne pouvez point me refuser. J’ai eu trop de plaisir à vous rencontrer, cher monsieur Bénin, pour que nous ne fêtions pas, la coupe en main, un hasard si heureux pour moi. [...]
BÉNIN - Je ne sais si mademoiselle Rolande sera libre d’accepter. Je crois me souvenir précisément...
LE TROUHADEC - Occupez-vous, mon jeune ami, de me conduire jusqu’auprès d’elle. Je me charge des autres soucis et vous parie volontiers une bouteille de champagne que mademoiselle Rolande acceptera très aimablement.
1923
LES HOMMES DE BONNE VOLONTÉ - VIII
PROVINCE
Le second tour des élections législatives de 1910 dans la circonscription de Bergerac.
La victoire du marquis et de ses troupes fut célébrée en plusieurs temps. Dès le dimanche soir, à minuit, une cinquantaine de partisans "sablaient le champagne" au Café de l’Univers ; et Crivelli envoyait à M. Jean Jerphanion, 45, rue d’Ulm, une dépêche ainsi libellée : « Triomphe assuré. Merci collaboration précieuse. Buvons coupe à votre santé. » [...] Le marquis s’était d’abord demandé si ces réjouissances n’étaient pas prématurées. [...] Le marquis se défiait des mathématiques. C’est plutôt l’enthousiasme de ses partisans qui finit par le convaincre. Donc il commanda le champagne, balbutia un toast (Jerphanion avait omis de le préparer), vida deux coupes.
1934