LANGOZ « Venez boire ! »
Elle m’entraîna par le bras dans le grand salon. On y buvait en effet. Le maître d’hôtel remplissait les verres d’épais cristal à un bar improvisé devant les fenêtres. Les seaux nickelés s’alignaient, les cous noirs des bouteilles s’y cravataient de serviettes blanches : toute la gamme des champagnes bruts, à goût aride. [...]
Tandis que la maîtresse de maison me présentait, je pouvais mesurer l’étiage du champagne aux yeux brillants des femmes, quand elles me dévisageaient hardiment, à la sonorité des hommes, déjà rouges, et dont les « enchanté vraiment » exagéraient la cordialité.
1946 Rafales