UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

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Laurent Grimod De La Reynière

Littérature du vin et de la table (1808)

MANUEL DES AMPHITRYONS

En proposant de ces vins, l’Amphitryon et ceux qui le suppléent doivent toujours faire précéder du mot "vin" le nom du terroir. Ce seroit s’exprimer d’une manière incongrue que d’offrir du Champagne, du Bourgogne, du Bordeaux, du Rivesaltes ou du Madère ; on doit annoncer du Vin de Champagne, du Vin de Bourgogne, etc.

On a adopté depuis quelques années pour le Vin de Champagne mousseux, des verres étroits et trés-profonds, d’une forme particulière. Ordinairement ce Vin est servi, à défaut de l’Amphitryon, par une Dame, qui se fait un plaisir de le faire mousser en le versant de trés-haut. Comme c’est toujours aux dépens de la propreté de la nappe, nous préférons la méthode de faire circuler la bouteille, et mieux encore celle de le faire servir autour de la table par un valet trés-agile. Mais de telle manière que l’on serve le Vin de Champagne, nous conseillons d’en faire un usage trés-modéré car, même en le supposant naturel, ce qui est rare à Paris, il n’est aucun vin qui convienne moins à l’estomac, et qui trouble plus désagréablement la digestion’.

1808

1. II s’agit là d’une affirmation gratuite et subjective, en totale contradiction avec les opinions des autorités médicales d’hier et d’aujourd’hui. II est vrai que la duchesse d Abrantès a écrit dans son `Histoire des salons de Paris" que "M. de la Reynière, que personne n’aimait, était un cynic cynique méchant et atrabilaire". Ceci explique peut-être cela.