UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

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André Collard

(1924)
Inventeur

Créatif, ingénieux, brillant… Les mots ne manquent pas pour qualifier cet homme qui a révolutionné le travail des vignes de Champagne. La notoriété d’André Collard s’est d’ailleurs ancrée dans le patrimoine régional le 18 mai 2004 avec l’inauguration, quelques jours à peine après son décès, d’une place André Collard en plein cœur du village de Bouzy. Célèbre village implanté au milieu des vignes où André Collard, né en 1924, reprendra le flambeau familial en devenant la troisième génération de Collard à travailler au service de la vigne

Autodidacte, André Collard apprend auprès de ses parents le métier de maréchal forgeron : bandage des roues, rebattage des socs de charrue, fabrication des outils manuels… En 1952, les premiers tracteurs emjambeurs apparaissent et la maison Collard, consciente de l’intérêt pour les vignerons, devient le principal concessionnaire des tracteurs Bobard.
Ingénieux et manuel, André Collard, très lié au monde la vigne, s’intéresse aux tâches des vignerons et réfléchit à un moyen de simplifier ce travail. En 1961, il élabore le prototype d’une machine révolutionnaire : la rogneuse mécanique. Adaptable sur les tracteurs enjambeurs (qui viennent d’êtres inventés), l’engin permet par un système de lames et de contre-lames de rogner automatiquement la vigne sur deux rangées en hauteur et sur les côtés par un seul passage de l’engin.

Après des mois de travail pour perfectionner sa machine, André Collard convie tout le village un samedi après-midi d’août 1961 à découvrir son ingénieuse invention. Dans la foule réunie pour l’occasion, quelques personnalités du Champagne, toujours à l’affût d’innovations : Jean Moin, et Georges Vesselle, régisseurs des importants Domaines Lanson et Mumm.
Conscients du génie de la fabuleuse invention d’André Collard, plusieurs régisseurs de Domaine des Maisons de 
Champagne passent immédiatement commande, assurant ainsi une notoriété extrêmement rapide à la machine. Grâce à la Maison Mumm, dès 1969, les commandes arrivent même de l’étranger ou Georges Vesselle avait vanté les mérites de la formidable rogneuse rotative Collard à ses collègues. Quelques semaines plus tard, l’Allemagne devient le premier importateur de écanique.

En France, le succès ne s’est pas fait sans embûche. De peur de perdre leur emploi, des ouvriers vignerons ont parfois saboté les machines qui risquaient de « prendre leur travail ». Certaines Maisons, comme Mumm ou Moët & Chandon, convaincues par le progrès technique et social que représente cette invention, décident de continuer à payer leurs ouvriers sur les bases antérieures, tout en leur épargnant le labeur d’un rognage manuel.
Très vite, le pari est gagné : car outre la fin d’un travail physique dur, la rogneuse mécanique permet à bon nombre d’ouvriers de découvrir la joie des vacances. Très long, le rognage manuel empêchait en effet les ouvriers de quitter le travail des vignes entre juin et septembre.

Avancée technique et sociale, la rogneuse Collard s’impose ensuite progressivement dans tous les autres vignobles de France. En avril 2004, la maison familiale, dirigée par la 5ème génération de Collard, a sorti de ses ateliers la rogneuse mécanique portant le numéro de série 20 100 ! Ce chiffre suffit à lui seul à attester du succès de cette machine. Aujourd’hui encore, les Vignerons et Maisons de Champagne continuent à faire confiance au savoir-faire Collard et à l’idée de génie de son créateur : André Collard dont la mémoire suscite l’estime.