Il étudie à l’école des Arts de Tokyo jusqu’à l’obtention de son diplôme en 1910. En 1913, il part pour la France où il continue d’étudier l’art à l’École de Paris. Quand il arrive, ne connaissant personne, il rencontre Amedeo Modigliani, Pascin, Chaim Soutine, et Fernand Leger presque la même nuit et se lie rapidement d’amitié avec Juan Gris, Pablo Picasso et Henri Matisse.
Foujita a eu son premier atelier au 5 rue Delambre à Montparnasse où il projetait alors d’installer une baignoire avec l’eau chaude au robinet dès qu’il aurait assez d’argent. Beaucoup de modèles y sont venus pour apprécier ce luxe. Parmi eux, Man Ray’s, et Kiki, qui a courageusement posé nue pour Foujita dans la cour. Un autre portrait de Kiki intitulé "Nu couché à la toile de Jouy" la montre nue sur un fond blanc ivoire. Il fit sensation à Paris au Salon d’Automne en 1922, se vendant pour plus de 8 000 francs.
En mars 1917 dans le café La Rotonde, Foujita eut un coup de foudre pour une jeune femme , Fernande Barrey. Au début, elle a totalement ignoré les efforts fournis par Foujita pour engager la conversation. Cependant, tôt le matin suivant, Foujita revient la voir, lui présentant un corsage bleu qu’il a fait durant la nuit. Intriguée, elle lui offre un thé. Ils se marrièrent 13 jours plus tard.
En quelques temps, en particulier après son exposition de 1918, il atteint une grande renommée en tant que peintre de belles femmes et de chats avec une technique très originale. Il est l’un des quelques artistes de Montparnasse qui ont gagnés beaucoup d’argent à cette époque. En 1925, Tsuguharu Foujita avait déjà été décoré de l’Ordre Belge du Roi Léopold Ier et de la Légion d’Honneur du gouvernement Français.
En 1918, un voyage dans le sud de la France a été organisé par le poète polonais Léopold Zborowski, qui eut l’idée que ses amis artistes pourraient vendre des toiles à de riches touristes. Foujita et son épouse y sont allés, de même que Soutine et Modigliani avec son amie Jeanne Hébuterne. Le voyage n’a cependant pas été un succès et le groupe a dû survivre sur les avances que Foujita avait obtenues de son vendeur à Paris. Ces fonds s’étant rapidement épuisés, leur hôtelier confisqua tous leurs bagages en lieu de paiement.
Après la dissolution de son troisième mariage, et son vol vers le Brésil en 1931 (avec son nouvel amour, Mady), Foujita a voyagé et a peint dans toute l’Amérique latine, faisant des expositions avec un grand succès tout au long de son voyage. A Buenos Aires, en Argentine, 60 000 personnes ont assisté à son exposition, et plus de 10 000 ont fait la queue pour avoir son autographe.
Deux ans après (en 1933) il a été accueilli comme une vedette au Japon. Il devient alors membre de Nikakai et réalise des peintures murales. Il reste dans son pays natal jusqu’en 1939. Ses travaux peuvent être admirés dans le musée de Bridgestone, dans le musée de l’art contemporain de Tokyo, et dans le musée d’art de Hirano Masakichi (Akita).
Foujita s’est converti au Catholicisme après une illumination mystique qu’il a ressentie dans la basilique Saint-Remi à Reims. En 1964, il décide donc avec René Lalou (son parrain, qui dirigeait une maison de champagne) de construire une chapelle romane à Reims : la chapelle Foujita (commencée en 1965, terminée en 1966. Son dernier travail majeur aura été la décoration de cette chapelle. Léonard Foujita meurt du cancer le 29 janvier 1968 à Zurich, en Suisse. Il repose à Villiers-Le-Bacle dans l’Essonne.