Le monde du champagne n’a jamais été machiste. Il y aura bientôt deux siècles une femme dirigeait déjà une importante maison de négoce. C’est avec Nicole-Barbe Clicquot-Ponsardin, en effet, que s’ouvrit, en 1805, la longue lignée des Veuves champenoises dirigeant de main de maître des Marques célèbres. De nos jours encore, il existe des femmes dirigeantes en Champagne et le printemps 2000 voit apparaître une femme chef de caves. C’est chez Mercier, le champagne le plus vendu en France, que l’on a mis un terme à la longue période masculine de la profession.
Dans l’histoire champenoise contemporaine, il faudra donc retenir le nom de Monique Charpentier, première femme chef de caves dans une maison où l’on commercialise plus de quatre millions de bouteilles par an. La compétence de cette Champenoise de souche ne demandait qu’à s’exprimer sur le terrain en animation de son équipe d’œnologues. Quand elle a décroché son tout nouveau titre, cela faisait déjà dix-neuf ans qu’elle travaillait au sein du laboratoire œnologique de Moët & Chandon et seize ans qu’elle avait obtenu son diplôme d’œnologue.
Certes, elle n’a pas perdu son temps puisqu’elle a travaillé, pendant plusieurs années, à l’étude et à la maîtrise des fermentations alcoolique et malolactique, ainsi qu’au lancement d’un projet visant à isoler les sources de levures. C’était une femme qui avait le sens de la créativité et de l’innovation et qui aimait mettre ses qualités au services du champagne