UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

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Allocution du Président de MONTGOLFIER

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Chers amis,

Soyez les bienvenus au palais du Tau. On vous l’a dit à l’instant, c’est dans ce monument national inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco (comme le seront bientôt les Paysages du champagne) qu’avaient lieu les festivités liées au sacre des rois de France. Aujourd’hui encore, nous y célébrons un roi : le roi des vins.

Au nom des Maisons de champagne et de leur Union, je suis heureux de vous y accueillir pour cet événement exceptionnel.

Pour la première fois, nous avons souhaité réunir nos différents interlocuteurs des administrations, locales, nationales et communautaires, les parlementaires français et européens liés au vin, des journalistes spécialisés et bien entendu, nos homologues et amis des autres régions viticoles et des instances de la filière.

Le cent-trentième anniversaire de notre Union est l’occasion de cette journée professionnelle et conviviale.

En 1882, trente-cinq Maisons de champagne décidaient de se constituer en syndicat professionnel pour défendre le mot « champagne » contre les usages abusifs qui en étaient faits par d’autres producteurs de vins mousseux.
Cette création est venue formaliser des actions communes entreprises depuis le milieu des années 1830. En dépit de fondements juridiques faibles, les Maisons obtiennent en 1889 la confirmation par la cour de cassation que :

« Le mot champagne est indicatif à la fois du lieu de production et de fabrication de certains vins spécialement connus sous cette qualification et non d’autres ». En substance : « Il n’est de champagne que de la Champagne ».
Le concept d’appellation d’origine ne sera consacré par la loi que cinquante ans plus tard.
Sans ces actions collectives, « champagne » serait devenu un produit générique comme l’eau de Cologne.

Le second motif de réunion des Maisons de champagne vise à organiser la lutte contre le phylloxéra qui apparait en Champagne à la même époque. Les Maisons engagent la lutte ; elles fournissent aux Vignerons le matériel et les conseils nécessaires pour tenter de préserver d’abord puis ensuite pour reconstituer le vignoble champenois.

Ce sont les premiers contacts formels entre les Vignerons et les Maisons qui aboutiront plusieurs décennies plus tard à la création de l’interprofession.

A travers ces quelques propos liminaires, vous voyez se dessiner ce qui fait l’une des spécificités de notre organisation champenoise : deux familles professionnelles, les Vignerons et les Maisons de champagne, dont le destin est indéfectiblement lié.

Pour schématiser, les Vignerons exploitent la quasi-totalité des surfaces viticoles et les Maisons réalisent l’essentiel des ventes en volume, plus encore en valeur, et l’immense majorité des exportations.

Une « Maison de champagne », c’est un nom. C’est une entreprise industrielle et commerciale qui contrôle les moyens matériels et humains nécessaires à l’élaboration et à la distribution mondiale d’une Grande Marque de champagne.
L’Union des Maisons de Champagne, créée en 1882, fédère aujourd’hui quatre-vingts Maisons dont certaines sont à l’origine de la création de notre Union.

Tout Négociant est libre d’y adhérer et comme nous représentons l’immense majorité d’entre eux, en particulier les Marques les plus notoires, l’UMC est l’un des deux groupements constitutifs du CIVC, le Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne.

Je vous le disais à l’instant, ce cent-trentième anniversaire est d’abord l’occasion de passer un agréable moment dans ce lieu prestigieux autour des vins de quinze de nos Maisons.

Mais c’est surtout l’occasion de partager avec vous quelques éléments sur l’économie de notre filière et quelques réflexions sur notre vision prospective commune. Cette partie, nous l’avons intitulée « Les Maisons de champagne et leurs Grandes Marques, un atout-clé pour l’appellation ».

Jean-Marie Barillère, Vice-président de l’Union, va vous exprimer ces éléments et réflexions, avant que ne vous soit projeté un film réalisé spécialement pour l’occasion et intitulé « Champagne, histoire d’un mythe ». Ce filmretrace l’aventure multiséculaire du champagne et de ses Hommes.

A titre de transition, je voudrais évoquer devant vous une récente tribune d’Emmanuel Combe, Vice-président de l’Autorité de la concurrence, intitulée « Commerce extérieure : la France doit miser sur tous ses points forts ».
Il évoquait ce qu’il nomme le premier ensemble excédentaire du commerce extérieur français, cet ensemble comprenant les produits dits de terroir et plus généralement l’industrie du luxe. Le champagne n’est-il pas à la charnière des deux.

Je le cite :
« (Cet ensemble) serait bien notre premier point fort, avec une part de marché qui avoisine les 25 %. Un marché où les barrières à l’entrée sont élevées : la réputation, l’histoire et la part de rêve ne se décrètent pas mais se construisent au fil du temps. Cessons de considérer ces points forts comme une « rente naturelle » et engageons au contraire une politique volontariste de renforcement de notre leadership ».

Nous souscrivons totalement à cette analyse et je laisse à Jean-Marie Barillere le soin de vous le démontrer.

Conclusion du Président de Montgolfier
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Chers amis,

« Les Maisons de champagne et leurs Grandes Marques, un atout-clé pour l’appellation ».

Nous souhaitons vivement vous en avoir convaincus. Non pas par satisfecit mais parce que nous avons-nous-mêmes la conviction que notre filière « champagne » dispose d’atouts considérables, parmi lesquelles nos Maisons de champagne.

Pour reprendre mes propos introductifs, cet atout n’est pas une « rente naturelle » et nous devons en permanence, comme l’ont fait nos prédécesseurs, investir dans la réputation et la part de rêve de notre vin.

Vous aurez raison de dire que c’est notre job. Mais le vôtre, si je puis me permettre, c’est de nous garantir un cadre de gestion collective, un cadre de co-gestion de notre appellation par les Vignerons et les Maisons de champagne.

C’est cela une politique volontariste de renforcement du leadership de notre filière. C’est cela miser sur l’atout qu’elle constitue pour l’économie française.

Puisque vous en êtes convaincus, je vous invite à rejoindre la salle du festin pour partager un moment de convivialité grâce au talent des élaborateurs des Marques qui vous seront servies et grâce aussi à celui de Philippe Mille, chef du château Les Crayères à Reims, qui nous a préparé le déjeuner.

Pour ceux qui en ont manifesté le souhait, nous les accompagnerons après le déjeuner visiter l’exposition « Les arts de l’effervescence. Champagne ! » au musée des beaux-arts à quelques pas d’ici. Une autre occasion de vous révéler le rôle que jouent nos Maisons dans la construction de la part de rêve autour de notre appellation.

Après le déjeuner, les Maisons vous proposent de repartir avec deux souvenirs de cette journée :

Le catalogue de l’exposition « Les arts de l’effervescence. Champagne ! » dont les Maisons sont partenaires à plusieurs titres ;
Un exemplaire DVD du film que vous venez de voir.

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