UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

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Présentation de Jean-Marie BARILLERE

Tout d’abord, je m’associe aux propos de bienvenue de Ghislain, et c’est avec un immense plaisir que je vais vous présenter les principaux chiffres de l’année 2012, et quelques réflexions pour renforcer le leadership de la Champagne.
Les bons résultats de 2012 ne sont pas le fruit du hasard, mais les résultats d’un travail commencé il y a longtemps qui fait du Champagne un produit de luxe.

L’objectif de l’UMC, des Maisons de l’UMC est de continuer cette œuvre, de continuer à investir dans l’image du Champagne.

Pour cela, Mesdames, Messieurs, nous avons besoin que les réglementations française et communautaire, notamment celles concernant les conditions de production n’aillent pas à l’encontre de nos pratiques de cogestion, et je vais vous le démontrer.

La première diapositive montre l’évolution du CA mondial, du Ca export, en lignes, et des volumes en bâtonnets depuis 2003. Nous sommes fiers des résultats 2012, pour la Champagne. Malgré la situation économique, nous avons réussi à avoir pratiquement le même CA qu’en 2011, le quatrième meilleur niveau historique, et cela malgré une chute des volumes d’environ 4%. Si je vous dis que la chute a été moins forte à l’export, je ne surprendrai personne vu la situation économique française. Notre grande fierté est de voir un CA export très proche de son plus haut niveau historique, ce qui aide beaucoup la balance commerciale française. Nous représentons environ 20% des exportations de vins et spiritueux français, 2ème poste excédentaire de la France.

La deuxième diapositive montre les chiffres d’affaires et volumes des Maisons de l’UMC, par rapport aux autres intervenants qu’ils soient vignerons, coopératives ou négociants. A gauche, vous avez les chiffres de 2011, à droite ceux de 2012. Nous représentons en 2012 67% du Chiffre d’affaires de la Champagne, un point de plus qu’en 2011. Notre part de marché valeur est bien entendu nettement supérieure à notre part de marché volume, mais là encore un tel résultat ne surprend personne. Vous savez que les locomotives de la Champagne, ceux qui vendent cher et loin sont membres de notre Union.

La troisième diapositive montre les chiffres d’affaires France, export en Europe, grand export en 2011, et 2012, et là aussi avec la part UMC par rapport à celles des autres opérateurs de la Champagne. Plus les pays sont lointains, plus notre part de marché est importante…les Maisons de L’UMC représentent 88% du Champagne vendu en dehors de la France et de l’Union Européenne, 9 bouteilles sur 10. D’autre part le chiffre d’affaires des Maisons est pratiquement égal à 1 milliard € que ce soit en France, en Europe ou dans les pays lointains. On peut parier qu’en 2013, pour la première fois depuis bien longtemps (au moins 100 ans), le chiffre d’affaires qui sera réalisé dans les pays lointains sera au-dessus de ceux réalisés en France ou en Europe, une nouvelle démonstration du poids des Maisons dans la reconnaissance de notre appellation dans le monde.

La quatrième diapositive représente les prix moyens départ de la Champagne en 2011 et 2012. Ils ont bien sûr augmenté, comme on a été capable de garder un CA stable avec des volumes en moins, c’est que le prix moyen de la Champagne a augmenté d’autant. Mais, vous le voyez, ce magnifique résultat est dû aux Maisons de l’UMC, et non aux autres opérateurs. Notre prix moyen est déjà 32% au-dessus de celui des autres opérateurs, et de plus, il a augmenté de 5% en moyenne en 2012, de 7% à l’export. Ces augmentations ne résultent pas uniquement de hausses tarifaires mais sont dues aussi à des évolutions favorables du mix-produit, du mix-pays et des monnaies. Lorsque les Maisons vendent plus de cuvées de prestige, leur prix moyen augmente. De la même manière, lorsqu’elles vendent plus au grand export où le prix moyen est supérieur, leur prix moyen augmente.

Pour conclure cette partie, je dirai que les Maisons de l’UMC représentent plus des deux tiers du chiffre d’affaires de la champagne, et que plus les marchés sont lointains, plus leur poids augmente. Enfin, ce sont elles qui créent de la valeur, qui tirent le Champagne vers le haut.

Ces résultats, nous les devons d’abord au travail des Maisons qui se trouvent dans la salle, mais aussi à l’héritage que nous avons reçu des hommes et des femmes du champagne qui nous ont précédés.

Ils ont accompli un travail remarquable de construction d’une superbe image autour de notre vin, de leur Maison. Ils ont pris des risques, ils ont innové, ils ont investi dans le process d’élaboration, dans le positionnement haut de gamme du produit.

C’est l’objet du film qui va vous être présenté dans quelques minutes.
La champagne d’aujourd’hui peut dire merci aux investisseurs d’hier, français, allemands, aux voyageurs de commerce qui ont placé notre vin dans tous les endroits les plus chics (aristocrates) du moment.

C’est grâce à ces Maisons, à ces locomotives que nous avons hérité du positionnement actuel du Champagne. Il y a malheureusement encore des gens qui pensent qu’il suffit de décréter, de dire que ce vin est une appellation pour avoir un tel résultat. Quelle erreur !

Nous savons nous, champenois que cela est dû à l’histoire, à la réputation, à la part de rêve qui ont été construites autour du vin, autour des Marques et que c’est le fruit d’un travail long et constant.

Mais nous savons aussi que cet héritage, il faut l’entretenir, l’enrichir afin que nous laissions à nos successeurs une Champagne toujours reconnue pour l’excellence de ces vins, avec l’image, la part de rêve associées ; vous savez, ces trucs qui font qu’un consommateur est prêt à payer quelques euros de plus pour notre vin par rapport à un produit concurrent, et croyez ces quelques euros de plus font notre richesse, richesse que l’on peut alors partager.

Ces deux aspects, qualité, image sont fondamentaux et relèvent de compétences liées à des métiers, des savoir-faire : savoir-faire viticole, savoir-faire vinicole, savoir-faire commercial, savoir-faire marketing. L’enrichissement de la désirabilité de notre produit passe par une recherche permanente de l’excellence de ces savoir-faire. Pour cela, il faut investir.

A titre d’exemple, regardez ce qui a été réalisé dans le pressurage depuis les années 1990 par la mise en place d’une charte qui a fait investir lourdement tous les acteurs dans cette phase critique pour la qualité de nos vins. Regardez aussi les investissements qui sont réalisés par les Maisons pour implanter une filiale de distribution dans tel ou tel pays.

Pour investir, il faut des capitaux.

Nous savons d’expérience en Champagne que l’intensité capitalistique de notre secteur est proche de celle de l’industrie lourde. Notre succès dépend donc de notre capacité à être durablement attractif, c’est-à-dire à offrir des perspectives de croissance de profits.

Pour cela, bien sûr, il faut avoir confiance dans son entreprise, dans son produit, dans sa Marque, dans sa capacité à vendre loin, dans son réseau de distribution.

Mais, comme nous produisons un vin d’appellation, cela ne suffit pas, et il faut aussi avoir confiance dans les organisations qui régissent le cadre collectif. Cette confiance, les Champenois l’ont progressivement instaurée avec l’aide des pouvoirs publics, en créant un modèle interprofessionnel assez original et performant ; un modèle de cogestion sur lequel je voudrais m’arrêter quelques instants.

Pour nous, cette cogestion concerne aussi bien la définition des conditions de production que la régulation économique de l’appellation, et il est stupide de vouloir séparer les deux.

Depuis le début du XXème siècle, toutes les règles de production ont été élaborées conjointement par les Vignerons et les Maisons de champagne. Je veux citer parmi tant d’autres :

  • Les lois de 1907, 1919 et 1935, définissant les conditions de production et d’élaboration.
  • Plus près de nous, les décrets des années 1990 sur le pressurage, sur le vieillissement des vins, sur les millésimes, et ces dernières années, le cahier des charges de l’appellation.

Tous ces textes ont été adoptés sur la demande conjointe du Syndicat Général des Vignerons de la Champagne et de l’Union des Maisons de Champagne réunis au CIVC. Or il y a une tendance diffuse des pouvoirs publics, sous la pression de certains lobbys, de confier cette responsabilité aux seuls producteurs de raisins. De grâce, Mesdames et Messieurs, influez à tous les niveaux pour inverser cette tendance qui est une aberration économique. Sortons de ce schéma qui consiste en une stratégie d’écoulement de la production : je produis sans me soucier des attentes des consommateurs, à charge pour les metteurs en marché de se débrouiller pour vendre.

Raisonnons dans le bon sens, c’est-à-dire à l’envers en partant de nos clients, de leurs attentes et associons nos Maisons qui ont cette connaissance, à toutes les décisions qui concernent le produit et ses conditions de production. Tout simplement, cela assure que le produit ait un marché. Heureusement que le Syndicat général des vignerons de la Champagne l’a bien compris.

En Champagne, nous avons la culture du consensus, de la concertation permanente au sein de l’interprofession, parce que nous savons que c’est un atout. Nous voulons continuer de la sorte ; nous déplorons que certaines lois récentes viennent fragiliser notre modèle interprofessionnel, comme par exemple celle instituant les odg.

Après les conditions de production, il y aussi et surtout la régulation économique.

Notre organisation co-gestionnaire tire son efficacité de sa capacité à réguler les flux de matières premières entre les Vignerons, livreurs de raisins, et les Maisons, acheteuses. Ce qu’on pourrait appeler la méthode champenoise consiste à fixer le niveau de l’offre en raisins à partir d’une vision des marchés et non pas le contraire qui consisterait, encore une fois, dans l’écoulement de la matière première quelle que soit la situation des marchés.

Chaque année, nous convenons au sein d’une commission interprofessionnelle des perspectives de ventes sur les trois prochaines années. En fonction de la situation des stocks de la filière et des Maisons, nous fixons l’offre de raisins pour accompagner les marchés, soit à la hausse, soit à la baisse. C’est un exercice certes difficile qui suppose d’ajuster notre vision en permanence mais qui présente beaucoup d’avantages.

  • Lorsque les marchés sont porteurs, les Maisons savent qu’elles peuvent compter sur un approvisionnement suffisant. A défaut, la hausse brutale du prix des bouteilles provoquerait un décrochage des consommateurs qui ne suivraient plus.
  • Lorsque les marchés sont difficiles, leur situation n’est pas aggravée par une offre surabondante. Devant faire face à des besoins de trésorerie croissants, certains opérateurs seraient contraints d’écouler leurs bouteilles à bas prix, ce qui alimenterait une spirale déflationniste, dommageable pour l’image de l’appellation.

Bien entendu, le rendement agronomique des vignes n’est pas toujours en ligne avec les marchés. C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place inter professionnellement un dispositif de réserve qui permet de s’affranchir, autant que faire se peut, des conditions climatiques.

Par exemple, en 2012, nous avons décidé d’un rendement commercialisable de 11 000 kg par hectare, alors que les vignes ne portaient en moyenne que 9 200 kg de raisins… Miracle ? Puis-je rassurer nos amis des douanes et fraudes, nous n’avons pas transformé de l’eau en vin mais nous avons bénéficié des vins mis en réserve lors de récoltes antérieures. Ce dispositif offre aux Vignerons une garantie de revenus et aux Maisons, une garantie d’approvisionnement, sans laquelle, rappelons-le, il n’y a pas d’investissements à long terme possibles.

Ces dispositifs qui ont pour point commun de permettre de « coller » à la réalité des marchés, ont une autre vertu : la contractualisation. Maitre-mot de la dernière loi de modernisation de l’agriculture, contractualisation tant désirée dans d’autres régions et autres filières agricoles. Comme Vignerons et Maisons co-décident, les uns acceptent de vendre, les autres d’acheter. Sans cogestion, comment voulez-vous qu’il y est contractualisation ?

La cogestion est la condition sine qua non qui permet aux Maisons d’investir dans leurs métiers : l’élaboration et la commercialisation de vins de Champagne. Vendre loin et cher, faire rêver leurs consommateurs et clients. Cela est d’autant plus important que nos marchés de proximité ne sont pas les relais de croissance de demain.

En conclusion, si l’on devait résumer d’un mot : aidez-nous à consolider le cadre de co-gestion de notre appellation qui, certes, ne crée pas de valeur en tant que tel mais qui permet aux metteurs en marché de créer cette valeur au bénéfice de toute l’appellation en entretenant et en enrichissant le mythe du champagne.

En cette période de disette budgétaire, vous aurez noté qu’on ne réclame pas de subventions mais simplement de nous aider à parfaire notre modèle interprofessionnel pour permettre aux deux familles professionnelles, les Vignerons et les Maisons, de laisser une Champagne encore plus belle et plus prospère aux générations futures. Nous avons conscience que nous avons héritée d’un patrimoine extraordinaire, qui fait rêver les consommateurs du monde entier, nous savons aussi que nous serons jugés sur notre capacité à l’enrichir et à le transmettre.

Je vous invite maintenant à regarder un film produit pour cette journée illustrant le travail réalisé par nos prédécesseurs sur la recherche permanente de l’excellence des vins, sur l’innovation, sur la conquête des marchés qui ont permis de façonner la Champagne d’aujourd’hui. Ces hommes et ces femmes nous montrent la marche à suivre.

Portfolio

  • La quatrième meilleure année en chiffre d'affaires...
  • Les Maisons UMC représentent les deux-tiers de la valeur créée...
  • Les Maisons UMC : créatrices de valeur pour l'appellation