Décidément l’Aviation n’aura pas eu de chance en faisant ses débuts dans le cycle des années pluvieuses. Pour ma part, j’attends qu’il soit révolu, avant d’accepter une nouvelle fonction sur un aérodrome. On le dit de 18 ans…
En jetant à nouveau les yeux sur cette épreuve, je reste frappé d’étonnement. Il y eut donc au cours de cette Semaine des heures où l’on se promena en chapeau de paille !
Cette vue avec ses tentes bariolées, ses massifs, son avenue de sapins, donne bien l’impression de gaité et de mouvement qui aurait été la caractéristique de notre grandiose Meeting si le temps avait été plus favorable. Et comme malgré tous les soucis et toutes les fatigues, ce fut passionnant à nouveau cette installation d’une véritable ville, au milieu de l’immense plaine champenoise, telle qu’elle apparaît là avec la silhouette de la cathédrale, se profilant vaguement à l’horizon.
Dans le Livre d’Or consacré à la Semaine de 1909, j’ai cité les chiffres principaux qui peuvent donner une idée du labeur auquel s’étaient astreints les membres du Comité organisateur, chacun dans son « ministère ». Les proportions plus grandioses encore de nos installations de 1910 ne purent qu’alourdir la tâche commune.
Et ce furent de nouveau à créer : l’usine électrique, les installations de gaz acétylène pour les points trop éloignés, le service des eaux, celui de la voirie le plus chargé. A nouveau on revit l’Aéropolis avec son gouvernement, sa population fixe, son armée, la foule de ses visiteurs quotidiens, et tout cela augmenté et magnifié.....