UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

Berceau mondial de l’aviation

Nieuport

  • 1909 - 1er meeting d’avions au Monde en Champagne
  • 1910 - 3 monoplans Nieuport à la 2ème Grande Semaine d’Aviation de Champagne

Monoplan Nieuport

La seconde Grande semaine de Reims se déroule du 3 au 10 juillet 1910. Les organisateurs comptent un nombre record de participants : 60 pilotes et 67 aéroplanes ! Comme à son habitude, le président de la République Armand Fallières est là, une place lui étant désormais réservée dans la tribune à chaque meeting aérien important. La lutte s’annonce serrée entre les biplans, désormais familiers des spectateurs, et les nouveaux monoplans de sport. Les journalistes notent l’apparition du premier monoplan Nieuport, piloté par Albert Niel (brevet n° 104) qui dispose de deux avions : un monoplan à moteur 5-cyl Anzani de 50 ch pour les épreuves de vitesse et un second monoplan à moteur Darracq 2-cyl de 25 ch pour l’endurance.

Chez Blériot, autre fameux constructeur de monoplans, Alfred Leblanc et Léon Morane ont préparé chacun deux appareils, l’un à moteur Gnome 7-cyl et Anzani 60 ch, l’autre à moteur Gnome 14-cyl. Chez Hanriot, même choix. Chez Henry Farman, Henri Jullerot (brevet n° 61) dispose d’un biplan à moteur Gnome 50 ch et d’un second appareil à moteur ENV de 60 ch comme Maurice Tétard. Il est secondé sur un Farman-Gnome par le jeune Charles T. Weymann (considéré comme Américain car né le 2 août 1889 à Port-au-Prince à Haïti, mais pilotant en France il a demandé et obtenu la nationalité française). Pecquet, lui, a trois biplans Sanchez-Besa préparés de manière différente dotés du même moteur ENV de 60 ch. Chez Voisin, de Ridder, Henri Brégi (brevet n° 26 obtenu en décembre 1909), Métrot et Colliex se sont attribués un biplan spécial allégé (475 kg) type course.

De Retour d’Argentine où il a effectué de nombreux vols dont un de nuit le 10 mars, l’ex jockey (il est surtout ingénieur chimiste de formation) Emile Aubrun s’est inscrit dans tous les meetings de la saison avec la machine qui semble être la meilleure du moment, un Blériot-Gnome4. Dubonnet dispose d’un nouveau moteur Panhard & Levassor, développant maintenant 45 ch pour un poids de 95 kg. Employé et pilote chez Levavasseur depuis sa première machine volante en 1903, Charles Wächter se tue le premier jour sur son monoplan Antoinette(rupture d’une aile). L’aviateur belge Daniel Kinet, directeur de l’école Farman à Mourmelon, se tue le samedi 9 juillet à Gand en Belgique. Ces deux morts endeuillent le second meeting de Reims, si prometteur. Aux mains du jeune René Labouchère, 20 ans, breveté en avril 1910 (n° 86), un antique monoplan Antoinette à moteur 50 ch Antoinette bat le record du monde de distance au cours de la journée du 9 juillet, avec 340 kilomètres parcourus en 4 h 37 mn, une performance à la portée de Dubonnet, mais ce record est effacé par Jan Olieslagers le jour suivant, pilotant un Blériot Gnome : le Belge parvient à voler sur 392,700 kilomètres. Au cours du meeting, Henry Farman avec un biplan Farman-Gnome donne son baptême de l’air à l’écrivain Anatole France. Le monoplan Blériot-Gnome 7-cyl de 50 ch semble imbattable dans les épreuves d’endurance.

Equipé du puissant 14-cyl de 100 ch, les machines sont imbattables en vitesse. Léon Morane décroche à Reims le très convoité record du monde de vitesse, avec 106,500 km/h5. Sa mécanique ne lui permettant pas de défendre ses chances, Dubonnet renonce aux compétitions d’aéroplanes. Panhard & Levassor qui présente deux nouveaux moteurs, un 6-cyl de 55 ch et un 4-cyl de 75 ch et Tellier continuent, pensant que le véritable marché sera l’armée. Malheureusement, Tellier, seul client, fera faillite en fin d’année 1911.

C’est dans l’aérostation que Dubonnet trouve moyen d’assouvir sa passion des performances. De fait, il laisse son nom à la postérité en battant début janvier 1912 sur le Condor III le record du monde de distance en ballon, 1 954 km, effaçant des tablettes le prestigieux record établi par le comte Henry de La Vaulx en octobre 1900 sur le ballon Le Centaure. Pendant la guerre, Dubonnet aide Tellier à remonter une entreprise de construction aéronautique. Il disparaît le 4 octobre 1950.

En compagnie d’autres aviateurs français (Henri Péquet, Marcel Paillette, Henri Brégi et Valleton), Emile Aubrun et son mécanicien Armand Prévost furent invités à Buenos Aires par Jorge Newbery, président de l’Aéro-Club d’Argentine aux frais de la République d’Argentine qui voulait fêter ainsi le centenaire de son indépendance. Aubrun emportait avec lui ses deux monoplans Blériot. Possesseur du brevet de pilote français n° 21, il lui fut décerné le brevet n° 1 de pilote argentin.

Léon Morane, Leblanc, Delétang, Wagner, Sommer, Jullerot et Marthe Niel disposent de deux aéroplanes chacun ; Henri Péquet, lui, fait mieux : il dispose de trois machines. Les industriels ont investi beaucoup sur ce meeting, qui doit déclencher des commandes de la part de l’armée française.

Les 3 monoplans Nieuport à la 2ème Grande Semaine d’Aviation de Champagne du 3 au 10 juillet 1910 étaient pilotés par Niel et Noguès.