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Foudre Mercier

Le 7 mai 1889 le Foudre Mercier tiré par 24 bœufs depuis Epernay atteint enfin l’Exposition universelle de Paris sous les acclamations d’une foule enthousiasmée par cette nouvelle Vedette rivale de la Tour Eiffel.

La construction du foudre : seize années d’un travail acharné.
Eugène souhaite mettre sur le marché des vins d’une qualité homogène et suivie. Pour cela, il doit pouvoir disposer d’un contenant qui permette de réaliser des assemblages à grande échelle. Le projet de la construction d’un gigantesque tonneau débute en 1870. L’étude des plans et des difficultés techniques dure deux années entières et est menée par un tonnelier du nom prédestiné de Jolibois. C’est en Hongrie que l’on trouvera les 150 chênes nécessaires à la construction du foudre. L’abattage commence en 1872 et dure cinq automnes.

En 1879, le squelette du foudre est achevé. Onze énormes chariots transportent le précieux chargement jusqu’à Strasbourg, où il est mis sur un train jusqu’à Epernay. Le 11 septembre 1881, Eugène l’accueille sur le quai de la gare d’Epernay. Le 7 juillet 1885, la Maison Mercier inscrit sur son livre d’inventaire : "Un fût de 200.000 bouteilles, jaugé par la Régie pour 1.600 hectolitres, pesant 20.000 kilos et contenant 800 pièces d’assemblage". Reste à vérifier l’étanchéité. Aux vendanges 1887, enfin, 1.600 hectolitres de vin remplissent le foudre pour le plus grand assemblage jamais réalisé.

L’Exposition Universelle de 1889 : l’épopée du foudre.

Homme de communication, Eugène n’a de cesse de montrer ce foudre géant construit en seize années d’un labeur constant. L’Exposition Universelle se tiendra à Paris en 1889. Eugène décide de profiter de l’occasion pour s’assurer d’une publicité sensationnelle et annonce que son foudre sera l’un des clous de l’Exposition. Le 17 avril 1889, une équipe d’ouvriers démolit en partie les murs de l’immense cellier où repose le foudre, pour le faire sortir. Quatre énormes roues, spécialement construites par les chemins de fer de l’Est, supportent les vingt tonnes du foudre. L’ensemble est tiré par douze paires de bœufs du Morvan. Dix-huit chevaux les suivent, pour prêter main forte dans la montée des côtes les plus rudes. La foule accompagne bientôt l’immense tonneau. Les instituteurs donnent une heure de congé à leurs élèves. Le travail s’arrête dans les usines. Le foudre crée l’évènement sur son passage ! Il faut souvent contourner villes ou bourgades qui ne peuvent l’accueillir. Parfois, il n’y a pas d’autres solutions que d’abattre des arbres ou des murs. Après huit jours de cette folle équipée, le foudre est aux portes de Paris. Pour permettre le passage du géant Porte de Pantin, il faut acheter à prix d’or cinq immeubles qui gênent dans les virages et les "raboter".

Après avoir franchi les fortifications, le foudre emprunte la rue d’Allemagne, puis s’engage dans la rue La Fayette, descend l’avenue de l’Opéra et longe le quai d’Orsay. Reste à élargir l’entrée pour le faire pénétrer dans l’enceinte de l’Exposition. Eugène peut enfin savourer sa victoire. Son foudre est en place, avec pour seule rivale la Tour Eiffel.

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