Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
Gallo-Romains
Moyen-Âge
Renaissance
Siècle des Lumières
Révolution
Restauration
République
Années folles
Temps Modernes
MondialisationConstitution, pour une période de cinq ans, renouvelable, d’une association syndicale de défense contre le phylloxera, le Syndicat anti phylloxérique départemental, communément appelée le « Grand Syndicat », bénéficiant d’importantes subventions du département de la Marne, de l’Etat, de la Chambre de Commerce de Reims, de la ville d’Épernay, et animée par un professeur départemental d’agriculture, M. Doutte.
Voici ce qu’en dit Georges Chappaz, dans le Vignoble et le vin de Champagne :
« Sur 25.729 propriétaires possédant 12.821 hectares de vignes, 17 .370 avaient adhéré à l’association syndicale et possédaient 9 .772 hectares. Ce syndicat avait pour mission bien définie de lutter contre l’invasion du fléau en détruisant, aussitôt découvertes, les taches phylloxériques par des traitements d’extinction utilisant de très hautes doses de sulfure de carbone. Des équipes furent organisées, conduites par des délégués, pour rechercher les taches et les traiter. Mais le syndicat se heurta à des résistances brutales. Les vigne rons qui n’avaient pas adhéré au syndicat ne voulurent pas toujours laisser faire les recherches. De véritables émeutes s’organisèrent contre le malheureux professeur départemen tal d’agriculture et ses collaborateurs ».
René Lamarre et son père fondent à Damery la Révolution champenoise, un hebdomadaire, pour exciter, contre leurs intérêts, les vignerons à la résistance contre le « Grand Syndicat ».
Cette opposition tient au fait que nombre de vignerons, ne croyant guère au phylloxera, accusent les négociants de vouloir en prendre prétexte pour les spolier et regardent le paiement obligatoire des taxes et l’entrée dans leur domaine comme des atteintes à leur liberté.
Le Tribunal de Commerce de Reims dans un jugement confirmé par arrêt de la Cours d’Appel de Paris le 18 novembre 1892, conclut, à son tour, que : « Les vins de Champagne […] tiennent leurs qualités tout à la fois du sol et du mode de manutention qu’ils ont subi ».
A Fourmies (Nord), la manifestation ouvrière du 1er mai se heurte à la troupe qui tire (bilan : 9 manifestants tués, une soixantaine de blessés et de nombreuses arrestations).
Signature de l’Arrangement de Madrid ayant pour objet la « répression des indications de provenance fausses ou fallacieuses sur les produits ».
Sadi Carnot, Président de la République, visite les caves Mercier en calèche.
Le cycliste Charles Terront gagne la course Paris-Brest en utilisant le pneu démontable (boutonné sur jante) réalisé par les frères André et Edouard Michelin, industriels à Clermont-Ferrand.
Dans la Notice sur le vin de Champagne de la maison Pommery et Greno, on lit qu’aux Etats-Unis, on commence à demander des vins presque aussi « secs » qu’en Angleterre.
Le prix moyen de la bouteille de vin mousseux de Champagne prise chez le producteur est de 5 francs.
Edmond Canard succède à Victor Canard et Léonie Duchêne ses parents, à la tête de la maison Canard-Duchêne.
Homme de caractère, travailleur rigoureux et audacieux, son dynamisme et la qualité de ses vins font entrer la maison Canard-Duchêne dans le cercle très fermé des fournisseurs du tsar Nicolas II. La marque arborera désormais sur ses étiquettes l’aigle bicéphale surmonté d’une couronne, « emprunté » à la famille impériale de Russie.
Demeuré seul à la direction de l’entreprise après le décès de son frère Alfred Canard, Edmond Canard, assisté de son neveu Pol Canard, en agrandit le vignoble patrimonial.
Fernand Mérand transfère les activités de l’Union Champenoise à l’emplacement actuel de la maison de Castellane. L’importance des bâtiments et celle des caves donnent une idée des ambitions de sa société à l’époque.
Construction de nouveau bâtiment abritant la Caisse d’Epargne de Troyes, d’après les plans de l’architecte Henri Schmitt, auteur du Casino de Monte-Carlo et du cirque municipal de Troyes.
Première manifestation du « ralliement » des catholiques à la République : à Alger, sur la demande du pape Léon XIII, le cardinal Lavigerie, au cours d’un banquet de l’escadre, porte un toast à la République et fait jouer La Marseillaise.
Clément Ader réussit à s’élever en rase-mottes sur une cinquantaine de mètres dans le parc du château d’Armainvillers grâce à un appareil qu’il appelle « avion » et baptisé « l’Eole », propulsé à la vapeur.
Signature d’une convention militaire franco-russe, dirigée contre la Triplice (alliance « secrète » conclue entre l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie).
Première apparition du phylloxera à Chassins, commune de Trélou, dans le vignoble de l’Aisne ; elle concerne une superficie de 13 ares 05 partagée entre six propriétaires, au lieudit « Montcouvrent ».
La maison Moët & Chandon fait immédiatement l’acquisition de la parcelle atteinte, brûler les ceps et les échalas sur place et désinfecter le terrain par une dose massive de sulfure de carbone, espérant ainsi enrayer l’invasion dès le début. En pure perte…
Première manifestation ouvrière pour la journée de 8 heures de travail.
Rappelée à Dieu le jour de son anniversaire, Madame Pommery bénéficie de funérailles magnifiques, imposantes de majesté et de simplicité, organisées par la ville de Reims.
Conformément aux dispositions testamentaires, Henry Vasnier prend la direction effective de la maison Pommery et Greno, Louis-Alexandre Pommery et sa sœur Louise, marquise de Polignac, étant gérants.
« Homme calme, froid, podéré, imbu du sens des réalités, dira de lui plus tard Melchior de Polignac, il complétait admirablement Mme Pommery qui, elle, possédait au suprême degré le goût du risque et des solutions audacieuses. »
Quatrième ministère de Charles Louis de Saulses de Freycinet.
Félix Boisseaux, beau-frère d’Eugène Roederer et associé de Louis Roederer, deuxième du nom, crée avec d’autres négociants : F.-L. Walbaum, A. Werlé,
M. Krug, G. Chandon et J. Bollinger, une commission destinée à limiter les ravages du phylloxera qui arrive cette année-là aux portes de la Marne.
Mise en service des premiers appareils mécaniques à dos destinés au soufrage et au sulfatage des vignes contre l’oïdium et le mildiou.
Apparition des premiers systèmes de réfrigération des celliers.
Il semble bien qu’en France il ait fallu attendre cette date pour trouver les premiers amateurs de vins peu dosés.
Contrairement à ce qui se passe dans les banquets patriotiques et politiques, où le vin mousseux de Champagne n’apparaît qu’au moment des toasts, les vrais amateurs souhaitent qu’il leur soit versé dès le début du repas, surtout depuis qu’il existe du « sec » sur le marché français.
Voici ce qu’on peut lire dans le Chansonnier du vin de Champagne : « Quant au champagne, il se boit avec tout. Au grand dîner, servez-le pendant tout le repas […]
Vos convives, et surtout les dames, ne s’en plaindront pas, soyez-en convaincus ».
Pour faire connaître leur marque, les négociants en vins de Champagne sont parmi les tout premiers à pratiquer ce que l’on appellera au XXème siècle les « relations publiques ». Ils reçoivent en Champagne nombre de personnalités, auxquelles ils font les honneurs de leurs caves.
En cette fin du siècle, on commence à publier des notices pour mieux faire connaître le champagne. A ces documents de propagande collective viennent s’ajouter quelques publications propres aux maisons.
Edouard Branly invente le radioconducteur, ou cohéreur à limaille, qui permet la réception des ondes de T.S.F.