UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

Histoire du champagne

Les professions liées au champagne

Autour de la production du raisin et du champagne gravitent, depuis toujours, des métiers qui procurent aux professionnels ce qui leur est nécessaire pour la culture de la vigne, le pressurage, l’élaboration des vins et leur commercialisation.

1. PROFESSIONS LIÉES À LA VIGNE

A. MATÉRIEL DE CULTURE.

De nombreuses industries fournissent au vigneron les matériels dont il a besoin pour la culture et les vendanges. Leur implantation étant répartie sur tout le territoire national et leur activité s’exerçant au profit de l’ensemble des vignobles de France, il n’est pas nécessaire d’en parler ici plus longuement. Au niveau régional, par contre, les tracteurs-enjambeurs sont toujours produits en Champagne, en grande partie tout au moins, pour être ensuite distribués dans le monde entier, de même que divers matériels, en particulier les pulvérisateurs. Il faut aussi citer les bennes et remorques de toutes sortes, dont la fabrication est en partie locale, ainsi que celle des piquets de vigne et autres petits matériels.

B. PEPINIERES.

Il a en Champagne une quarantaine de pépiniéristes professionnels qui se chargent de produire, sélectionner et commercialiser les plants pour les plantations nouvelles et replantations. Ils distribuent 55 % des plants nécessaires, le reste étant produit par les vignerons ou par des pépinières extérieures à la Champagne. Les pépiniéristes sont groupés dans un Groupement d’intérêt économique Plants Champagne faisant partie de la Fédération française des producteurs de plants de vignes. Les plus dynamiques d’entre eux ont créé en 1975 l’Association technique pour l’amélioration des pépinières viticoles de Champagne.

C. PRESSOIRS.

Le pressoir champenois des siècles passés, encore aujourd’hui le mieux adapté aux particularités du pressurage champenois, est généralement construit en Champagne, tandis que les pressoirs horizontaux, d’apparition plus récente, proviennent de l’extérieur.

2. PROFESSIONS LIÉES À L’ÉLABORATION DU CHAMPAGNE

A. TONNELLERIE.

Les tonneaux ne sont plus guère utilisés. Par voie de conséquence il ne reste en Champagne que quelques rares tonneliers qui se répartissent entre Reims, Ay, Châlons-sur-Marne, Florent-en-Argonne et l’Aube.

B. CUVES.

Les cuves, pour la plus grande partie, viennent de l’extérieur, de l’étranger notamment, en particulier pour l’inoxydable ; il en est de même pour les installations thermiques qui équipent les cuveries. Il existe cependant en Champagne une usine de cuves en polyester stratifié. En outre, les cuves en ciment sont construites par les entreprises locales du bâtiment.

C. CAVES.

Si certains vignerons creusent toujours eux-mêmes leurs caves, dans la plupart des exploitations ce travail est du ressort des entreprises de travaux publics et du bâtiment.

D. MATÉRIELS DE CAVE.

Outre l’équipement des caves en monte-charge, installations électriques, etc., les professions annexes assurent leur approvisionnement en pupitres, de construction champenoise, en palettes, transpalettes, chariots élévateurs, etc.

E. MACHINES À VIN.

L’industrie champenoise a été au XIXe siècle, on le sait, à l’origine des machines à vin utilisées pour la production du champagne. Elle est toujours sur la brèche pour les machines individuelles et les ensembles d’importance moyenne, de même que pour la fourniture des muselets, et elle a même étendu son champ d’action aux vins mousseux autres que le champagne. Mais les machines pour les fabrications en chaînes semi-automatiques ou automatiques sont fournies par l’industrie nationale, et aussi internationale, allemande et italienne principalement.

F. BOUTEILLES.

La fabrication des bouteilles se partage pour l’essentiel entre deux usines, celle du groupe Boussois Souchon-Neuvesel (B.S.N.) à Reims, celle du groupe Saint-Gobain à Oiry (dans la banlieue est d’Epernay).

G. BOUCHONS.

Les bouchons destinés aux bouteilles champenoises proviennent d’entreprises locales, depuis le XIXe siècle aux mains de familles champenoises, parfois d’origine espagnole, mais aussi d’entreprises sises en Espagne et au Portugal, où la matière première est proche et la main-d’œuvre bon marché. Il existe aussi en Champagne des artisans qui achètent les bouchons bruts et en assurent le polissage, le marquage et le satinage.

H. SURBOUCHAGE.

L’industrie du surbouchage regroupe les établissements fabriquant les feuilles d’étain ou d’aluminium, ainsi que les capsules qui recouvrent le goulot et le bouchon de la bouteille. Quatre entreprises se partagent l’approvisionnement du marché champenois.

I. HABILLAGE.

Le champagne est à l’origine de la création d’un bon nombre d’imprimeries, dont certaines fort importantes, fabriquant des étiquettes et des collerettes. Le travail est très diversifié en raison du nombre considérable de marqués et des types différents dans chaque marque ; par sa qualité, il constitue souvent une réelle création artistique.

3. PROFESSIONS LIÉES AU COMMERCE DU CHAMPAGNE

A. EMBALLAGE.

La caisse en bois n’est plus fabriquée que par deux entreprises locales. Pour la caisse en carton, qui l’a presqu’entièrement remplacée, plus des deux tiers du marché est assuré par des cartonneries situées en Champagne. Les produits d’emballage intérieur des caisses proviennent soit des cartonneries, soit d’entreprises spécialisées, souvent situées à l’extérieur de la Champagne, ce qui est aussi le cas pour la fabrication des étuis pour conditionnement de luxe. Le développement du carton a fait disparaître presque complètement la fabrication des paillons.

B. TRANSPORT.

Le champagne entre pour une bonne part dans l’activité des entreprises locales de transports routiers. Il compte pour 30 à 50 % dans le chiffre d’affaires de Walbaum et de Plumet-Migny-Vasseur, les deux entreprises principales de la région. Pour le transport par voie ferrée, les expéditions de vins de Champagne représentent 10 % du tonnage global expédié par les gares des arrondissements de Reims et d’Epernay.

4. PROFESSIONS DIVERSES LIÉES AU CHAMPAGNE

On peut classer dans cette catégorie la vannerie, qui n’est plus que le souvenir de ce qu’elle a été. Autrefois on comptait plusieurs centaines de vanniers, travaillant pour la vigne et pour la cave. Il en reste à peine une dizaine, fabriquant encore quelques paniers à bouteilles et corbeilles à bouchons.

5. IMPORTANCE GLOBALE DES PROFESSIONS LIÉES AU CHAMPAGNE

On voit que le champagne offre un large secteur d’activité à de nombreuses professions, dont certaines en sont entièrement tributaires. Les entreprises locales correspondantes sont situées pour 45% à Epernay, 32% à Reims et 23% dans le reste de la Champagne. Elles dépassent la centaine et le nombre des salariés qui y travaillent directement pour le champagne est d’environ 2500.