UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

Histoire du champagne

Les aspects hygiéniques et bienfaisants du champagne

Le champagne est d’une extrême salubrité. Aux vertus communes à tous les vins, il joint celles qui résultent de son faible pH et du gaz carbonique qu’il contient. Pour les raisons techniques que l’on connaît, il est parfaitement élaboré, remarquablement équilibré et, à dose normale, exempt de tous facteurs de nocivité. Il est dépourvu de tyramine, et son taux en histamine est insignifiant en comparaison de ceux d’autres vins, on en reparlera plus loin. En raison des procédés de pressurage qui lui sont particuliers, on a vu qu’il est très pauvre en méthanol, l’alcool de bois, produit nocif, qui perturbe la circulation sanguine et peut provoquer la cécité, même à dose relativement faible. Pour le même motif, il a très peu de tanin, substance bénéfique à petite dose mais dangereuse pour la santé lorsque les vins en contiennent en trop grande quantité car, comme le fait remarquer un article du numéro de mars 1971 de Vignes et vins, numéro spécial consacré au Colloque onologique de Tours de mai 1969, lorsqu’ils sont combinés à l’alcool, les tanins diminuent l’absorption de métabolites essentiels, ce qui est une cause de malnutrition.

On sait que l’état sanitaire du champagne est irréprochable, que les produits du codex œnologique sont ployés dans son élaboration en quantités très modérées et parfaitement contrôlées, qu’il est un des vins les moins sulfités. Certes, l’anhydride sulfureux est un antiseptique qui fait obstacle aux microbes. Le soufre peut d’autre part avoir sur l’organisme une action bienfaisante, lorsqu’il est absorbé en quantités modérées et donné sous forme de sulfates, en particulier dans les affections de la gorge ou pour permettre au foie de jouer son rôle de désintoxication et de protection contre les toxines. Mais dans les formes combinées que l’on rencontre en œnologie, le soufre n’est pas inoffensif. Employé à forte dose, l’acide sulfureux peut provoquer en s’oxydant des chutes de calcium dans l’organisme. Il détruit autre part la vitamine B1 dont a justement besoin le buveur d’alcool et Leuch a démontré en 1895 que les vins sulfités à haute dose causent une irritation de l’arrière-gorge et des brûlures d’estomac souvent accompagnées de migraines (Colloque de Tours). Il est donc rassurant de savoir que le champagne contient des doses de soufre considérablement inférieures à celles qui sont susceptibles d’être nocives et dont approchent parfois certains autres vins.

Quant au gaz carbonique, tous les médecins s’accordent pour lui reconnaître des effets bénéfiques notables sur la santé, dont de nombreux exemples seront donnés plus loin. Qu’il ait été obtenu par une deuxième fermentation en bouteille ou en cuve close, sa nature chimique est la même. Néanmoins, selon le docteur E.A. Maury, auteur d’un ouvrage intitulé Soignez-vous par le vin, pour certaines utilisations médicales son action n’est à conseiller que s’il a été produit par la méthode champenoise, non par la gazéification artificielle plus brutale et plus rapide de certains mousseux ou de certaines eaux minérales.

Le champagne est donc incontestablement de tous vins celui qui est le plus inoffensif et le plus salutaire. De plus, en raison de son titre alcoométrique relativement élevé, les kilocalories apportées à l’organisme se montent à 580 pour une bouteille, soit 116 pour un verre champagne de format classique rempli aux deux tiers. En témoignage de ces propriétés largement reconnues est le choix traditionnel du champagne par les Gilles de Belgique comme boisson unique tout au long de leur de journée du mardi gras, pour des raisons essentiellement hygiéniques. Comme l’écrivait le poète Coffin dans La Champagne vangée [1] :

Il n’incite point de tempête
Dans les estomacs languissants ;
Son jeu léger monte à la tête
Eveille et réjouit les sens.

Notes

[1Recueil de poésies latines et françaises sur les Vins de Champagne et de Bourgogne. Paris, 1712.