UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

Cathédrale Notre Dame de Reims

Intérieur de la Cathédrale

L’harmonie des propositions

L’intérieur est constitué d’une nef centrale de dix travées dont les dimensions, prises dans l’axe des piliers, sont de onze mètres en longueur et sept mètres en largeur. De part et d’autre de la nef, les collatéraux uniques (lorsque l’on considère l’ensemble du plan de la cathédrale, des bas-côtés doubles avaient peut-être été prévus à l’origine, mais n’ont pas été réalisés) sur un plan carré, sont de sept mètres vingt de côté.

Le vaisseau du transept, peu saillant par rapport à la nef, est dilaté par des bas-côtés doubles, qui vont se poursuivre dans les trois premières travées du chœur. Autour du rond-point du chœur, hémicycle composé de cinq pans, le déambulatoire prolonge le premier collatéral et s’ouvre sur cinq chapelles rayonnantes, celle d’axe, consacrée à Notre-Dame étant plus profonde que les autres d’une travée droite, suivant en cela l’exemple de l’abbé Pierre de Celle, à Saint-Remi, en 1170.

Texte de Bruno Chauffert-Yvart

La nef présente une élévation à trois niveaux, classique du gothique français du XIIIe siècle, dans sa forme la plus équilibrée, celle qui a été inventée à Chartres, dont la construction commence en 1196, et la représentation parfaite de l’idée développée par Suger. Le triforium séparant les grandes arcades des fenêtres hautes est situé à mi-hauteur de l’édifice :

  • grandes arcades,
  • triforium,
  • fenêtres hautes à deux lancettes surmontées d’une rose à six lobes, avec un couvrement quadripartite, à quatre ogives rayonnant à partir d’une clef. Abstraction faite de la façade qui relève d’une esthétique renouvelée, l’édifice est d’une rare homogénéité.

L’unification du vaisseau est sans précédent dans l’histoire de l’architecture religieuse, l’harmonie des piliers circulaires et des colonnettes rondes qui les cantonnent au niveau du chapiteau contribue encore à cette unification.

Seules les premières piles de la nef ont un calibre supérieur à celui des autres supports de la cathédrale, de même que celles de la croisée du transept. Ces piles présentent un noyau à ressauts adapté à la surcharge des tours pour les unes et, du clocher central pour les autres (clocher dont la construction fut abandonnée en 1516).

La proportion de 2/1 qui jouit de propriétés géométriques intéressantes, est omniprésente à Reims, comme la largeur de la nef du double de celle des collatéraux.

Un rectangle de proportion 2/1 a une diagonale égale à la racine carrée de 5. Si à cette diagonale 5 est ajoutée la largeur du rectangle 1 et l’ensemble divisé par 2, on obtient 1,618 la nombre d’or.

La hauteur du transept (d’est en ouest) est de 100 pieds alors que sa largeur (du nord au sud) est de 168 pieds. La nef y compris les bas côtés a 100 pieds de largeur. (la valeur du pied à Reims est de 30,48 cm) Au Moyen Age, les bâtisseurs, maîtres d’ouvrage ou maîtres d’œuvre ont fait du nombre d’or "la divine proportion" un modèle de perfection esthétique et philosophique. Il correspond à un rapport de grandeurs, entre elles et par rapport au tout :

Chapiteaux

Le style naturaliste du décor des chapiteaux se retrouve au revers de la façade. Les frondaisons de la forêt champenoise contrastent avec les rigoureux crochets de feuillage des six travées orientales. Ils sont parfois ornés de personnages et d’animaux (oiseau mitré à tête humaine, moines et religieux, scènes de vendanges, centaure, dragons, lion, chevreau, chameau, singe et oiseaux ...).