Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
Jacob Joseph Placide Bollinger et Paul Renaudin, un de ses collègues chez Muller-Ruinart, s’associent à Athanase-Louis-Emmanuel Hennequin, comte de Villermont, le nom de ce dernier n’apparaissant pas, pour commercialiser des pièces et des bouteilles de vins de Champagne, dont les étiquettes portent la marque « Renaudin Bollinger et Cie », ledit négoce donnant naissance, en 1960, à la maison agéenne J. Bollinger.
Face aux mesures protectionnistes du gouvernement français qui privent leur production de ses débouchés habituels, seize négociants champenois adressent un mémoire aux Chambres législatives pour défendre la liberté du commerce. En vain, car c’est alors tout le système fiscal qui devrait être réformé dans le sens de la liberté.
Rémi-Marie Vander Veken n’ayant pas eu d’enfant, la passation des pouvoirs se fait au bénéfice du deuxième fils de Nicolas Ruinart de Brimont : son neveu, Auguste Ruinart de Brimont.
Auguste Ruinart de Brimont impose très rapidement les vins de la maison Vander Veken auprès des nombreuses et exigeantes Cours d’Allemagne, justifiant le vocable
que celles-ci confèrent à la marque rémoise :
« Gotterwein » (« Vin des Dieux »).
Toutefois, ses succès sur le sol germanique ne l’empêchent en aucune manière d’asseoir et d’ « introniser » la propriété des Fontaines, sise sur la commune de Loivre (petit village au Nord de Reims) et héritée de son père, comme l’âme et le creuset de la verrerie champenoise.
Ouverture de la première ligne de chemin de fer entre Saint-Etienne et Andrézieux, réservée aux voyageurs, avec traction à cheval, jusqu’en 1832, où est utilisée la vapeur.
Entouré du Conseil municipal, des fonctionnaires civils et administratifs, Jean-Rémy Moët, maire d’Épernay en exercice, accueille solennellement Charles X, en route vers l’Alsace.
On dit que le roi, fort satisfait de cette réception, dit au maréchal qui l’accompagnait : « Maréchal, notez Épernay comme une des meilleures villes de France ! ».
A la fin de sa première année d’exercice, la maison P.A. Mumm, Giesler et Cie a vendu 69.825 bouteilles de champagne à une clientèle de choix, parmi les classes élevées de la société internationale.
Etablissement d’un acte de société entérinant l’association de Nicolas-Louis Delamotte et de Jean-Baptiste Lanson au sein de la maison Delamotte Père et Fils pour une durée de dix ans.
Ministère du vicomte Jean-Baptiste Sylvère Gay de Martignac.
Le mécanicien troyen Joseph-Auguste Delarothière construit le premier métier à chaîne.
Florent Andrieux, négociant en vins de Champagne, est maire de Reims.
Casimir Périer est élu député de l’Aube.
L’ingénieur Marc Seguin perfectionne la L’ingénieur Marc Seguin perfectionne la
chaudière tubulaire et l’adapte aux locomotives.
Seul à la tête de son entreprise, âgé d’une quarantaine d’années et sans enfant, Nicolas-Henri Schreider prend une décision capitale pour l’avenir de sa société, en appelant à ses côtés, en qualité d’assistant, son neveu Louis Roederer. Dynamique, entreprenant, celui-ci impulse rapidement aux affaires de son oncle un prodigieux essor (en cinq années, les ventes passent de 45.000 à 100.000 bouteilles).
Première apparition en Champagne d’une machine à boucher fabriquée en Bourgogne, restée imparfaite malgré des améliorations successives.
Les bouchons sautent, à la grande joie de tous, dans les fêtes familiales de la bourgeoisie, dont le vin mousseux de Champagne est devenu l’auxiliaire obligé.
Voici comment Antoine Caillot décrit dans ses Mémoires pour servir à l’histoire des moeurs et usages des Français la réception annuelle chez ses grands-parents : « Bientôt après circulent les petits verres, pleins de ce vin pétillant que produisent les coteaux d’Aï qui, en augmentant la gaieté des convives, procurent au grand-papa la jouissance la plus délicieuse qu’il ait éprouvée depuis douze mois. Quand on a goûté de cette aimable liqueur, on éprouve naturellement le besoin de chanter ».
Un certain G. Heuser, bien établi sur la place de Reims, s’associe avec Jacobus, Gottlieb et Philipp Mumm, tous trois fils du négociant hessois Peter-Arnold Mumm, et avec Friedrich Giesler, pour créer à Reims la maison de négoce en vins de Champagne P.A. Mumm, Giesler et Cie, appelée à devenir G.H. Mumm et Cie en 1852.
Edmond Ruinart de Brimont->personne4521] prend la tête de la Maison Ruinart Père et Fils. Deux voyages marqueront sa gestion l’un en Russie en 1827, l’autre en Amérique en 1831. Edmond Ruinart de Brimont décrit quotidiennement chacun de ses voyages dans un journal. Dès 1827, des agents représentent la Maison Ruinart en Russie et en Finlande. En 828, du champagne Ruinart est servi à la table impériale de Russie et une agence Ruinart est inaugurée à Saint Pétersbourg un an plus tard. Lors de son voyage américain, Edmond Ruinart de Brimont rencontre le Président des États Unis, le général Jackson, à la Maison Blanche et conforte les liens déjà établis dans les villes principales de la côte Est (Baltimore, New York,Philadelphie, Washington DC). En 1828 une filiale Ruinart and Sons ouvre à Londres.
Par arrêt de la Cour d’Assises de Metz, « le sieur Marc Robin (en fuite), marchand de vins à Metz, est condamné à 10 ans de réclusion, à être marqué de la lette « F » (qui signifie faussaire) sur l’épaule droite, à une amende de 100 francs, à 6.000 francs de dommages et intérêts ainsi qu’aux frais du procès, comme convaincu de contrefaçon des marques de la maison Vve Clicquot-Ponsardin ».
Deux conditions essentielles ont été réunies pour obtenir justice : être informé à temps de l’expédition qui se prépare et que tout se déroule sur le sol français.
Premier dépôt officiel de trois marques à bouchon au « secrétariat du conseil des Prud’hommes de la ville de Reims, chef-lieu de l’ordre judiciaire de la Marne, par la maison de commerce Veuve Clicquot-Ponsardin de cette ville ».
Utilisées indifféremment selon les marchés, aucune d’entre elles ne comporte encore ni la mention « champagne » ou « Reims » ni même une indication de provenance plus large comme « France ».
Pour le re de ses services et de sa longue fidélité monarchique, Charles X fait François Jean Irénée Ruinart, vicomte de Brimont, titre nobiliaire qui sera suivi quelques mois plus tard de la charge de gentilhomme de sa Chambre. Le roi ajoute au titre la rosette d’officier de la Légion d’Honneur et une tabatière en or enrichie de diamants.
Sacre de Charles X dans la cathédrale Notre-Dame raccourcie par des tentures et des tribunes, sur les plans d’Isabey. Seuls des invités choisis sont admis à assister au rituel, la plus grande partie de la population rémoise étant tenue à l’écart de la cérémonie.
A la tête du Conseil municipal, François Jean Irénée Ruinat, seigneur de Brimont et maire de Reims en exercice, accueille solennellement Charles X, qui arrive par la route de Fismes, Porte de Vesle, et lui offre les présents officiels en lui déclarant :
« Sire, comme un de nos aïeux le disait à Henri IV, je dirai à l’un de ses petits-fils : nous vous offrons ce que nous avons de meilleur, nos vins, nos poires et nos cœurs. Veuillez les agréer. »