Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
La loi Millerand fixe la durée quotidienne de travail des femmes et des enfants à 11 heures, et prévoit sa réduction progressive à 10 heures dans un délai de quatre ans.
En hommage au fondateur de la maison Pol Roger et Cie, le nom de la famille est changé en « Pol-Roger » par autorisation spéciale du président de la République, Emile Loubet, en suite de la requête faite par ses fils Maurice et Georges, trois mois auparavant.
Effondrement d’une partie des caves et des bâtiments annexes de la maison Pol Roger et Cie.
Hector Guimard choisit les fonderies de Saint-Dizier (Haute-Marne), pour créer des fontes ornementales de style « Art nouveau ».
A l’éclairage électrique des celliers et des caves vient s’ajouter leur équipement en courant continu et l’installation de transporteurs mécaniques et de monte-charges.
Les surfaces consacrées à l’approvisionnement du négoce atteignent 14.000 ha (1 % du vignoble français), ce qui représente depuis 1820 une progression de près de 500 %, alors qu’avec 16.000 ha l’ensemble du vignoble de la Marne a régressé dans le même temps de 22 %.
Dans la Marne, les superficies contaminées par le phylloxera sont désormais de 659 ha.
La superficie des vignes replantées sur porte-greffes nord-américains atteint 170 ha.
Exposition Universelle de Paris. Un ballon captif aux couleurs de Mercier fait découvrir Paris d’une altitude de 300 mètres, tout en dégustant une flûte de champagne.
Plus de 3 millions de visiteurs du Pavillon Mercier peuvent découvrir l’un des premiers films publicitaires ’De la grappe à la coupe’ réalisé par les frères Lumière.
Dans le Vin de Champagne, N. E. Legrand écrit que : « La cuvée est définie comme l’ensemble des vins dont le chef de maison a lui-même, après dégustation, arrêté la composition et l’importance, de manière à faire un tout homogène et harmonieux, où les bouquets sont combinés, améliorés et complétés les uns par les autres. »
Ayant déterminé que 4 g de sucre environ sont nécessaires pour obtenir une atmosphère de pression, on sait enfin, compte-tenu du sucre résiduel, du pouvoir absorbant du vin, de son degré alcoolique et de la température, calculer la quantité exacte de sucre à ajouter pour obtenir les 6 atmosphères nécessaires à un vin « grand-mousseux ».
On trouve en fait de vins mousseux : le « grand mousseux », le « mousseux », le « crémant » (ou « demi-mousseux ») et la « tisane de Champagne » ; les « millésimés » et les « non-millésimés » ; le « rosé » (ou « œil-de-perdrix ») ; le « brut », le « sec » (ou « very dry », « extra dry », « extra sec » », « très sec », « dry ») et le vin dosé, qui peut s’appeler « medium dry » (ou « full », « rich ») en pays anglo-saxons, mais auquel ne s’applique ailleurs aucune terminologie particulière. Bien entendu, un vin mousseux de Champagne peut présenter plusieurs de ces caractéristiques, et être tout à la fois, par exemple, « crémant », « rosé », « sec » et « millésimé ».
S’il est devenu normal de servir le champagne dès que l’on est à table, il est cependant toujours considéré essentiellement comme un vin de dessert.
Sans que la flûte soit abandonnée, la coupe a désormais la préférence, ainsi qu’en témoigne la littérature, les dessins et les affiches de l’époque.
Les vrais amateurs le regrettent et, en 1922, le Dr Edouard de Pomiane écrira dans Bien manger pour vivre : « Revenez à la flûte que les Champenois n’ont jamais abandonnée ; laissez la coupe à ceux qui ne comprennent pas la poésie du champagne et le ballon à la clientèle cosmopolite des cabarets de Montmartre ».
Apparition de « l’ancêtre » des collerettes actuelles : une bande de papier de couleur différente selon la qualité des vins.
Au décès de leur père, Maurice et Georges Roger lui succèdent à la tête de la maison Pol Roger et Cie.
Christian Pol-Roger décrit ainsi la division du travail entre les deux frères :
« Maurice s’occupait essentiellement des relations publiques, de la commercialisation, du marketing et des ventes, tandis que Georges, parfois décrit comme le dégustateur en chef de Pol Roger et Cie supervisait la production du champagne. Georges était également responsable de la gestion financière, dans laquelle il se révéla très efficace, grâce à ses nombreux contacts avec les milieux bancaires de Paris et Bruxelles. »
D’après le Vigneron Champenois, voici quel est le classement des principaux marchés, en bouteilles exportées en 1898 :
1. Angleterre : 10.669.300
2. Belgique : 2.778.700
3. Allemagne : 1.859.200
4. Etats-Unis et Canada : 1.419.400
5. Russie : 498.500
6. Hollande : 468.000
7. Suède : 259.200
8. Danemark : 188.700
9. Autriche-Hongrie : 153.300
10. Suisse : 141.400
11. Italie : 129.700
12. Australie : 125.600
13. Norvège : 108.200
14. Argentine : 100.300
15. Indes anglaises : 100.000
Ces chiffres englobent le champagne et les vins mousseux produits dans le département de la Marne, mais ces derniers sont peu exportés.
De moins de 500.000 bouteilles annuelles en 1830, le marché britannique est passé à près de 11 milions de bouteilles, ce qui fait de la Grande-Bretagne, à la fin du XIXème siècle, non seulement, et de très loin, le premier importateur, mais encore un pays où on consomme deux fois plus de champagne qu’en France.
Il faut également noter qu’à l’époque les Etats-Unis tiennent normalement la 3ème place ; l’année précédente, les exportations s’y étaient élevées à 2.733.000 bouteilles. Les chiffres exceptionnellement bas de 1898 sont la conséquence de la guerre hispano-américaine.
Un nouveau Conseil de Guerre condamne le capitaine Alfred Dreyfus, avec circonstances atténuantes, à 10 ans de réclusion.
Dix jours plus tard, il bénéficie d’une grâce présidentielle et est libéré. Reste à ses défenseurs à obtenir désormais la reconnaissance de son innocence.
Ministère de Pierre Waldeck-Rousseau.
La demande des marchés, la mécanisation et la maîtrise des techniques champenoises provoquent une hausse spectaculaire des expéditions de vins mousseux produits dans le département de la Marne : 28.454.436 bouteilles (6.680.923 en France - 21.773.513 à l’exportation), soit près de 100 fois plus qu’au début du siècle.
Tentative de coup d’Etat de Paul Déroulède, chef de la Ligue des Patriotes, qui a voulu entraîner contre le Palais de l’Elysée les troupes ayant défilé aux obsèques du président Félix Faure.
L’année suivante, il est condamné à 10 ans de bannissement.
Elu à la Présidence de la République, Emile Loubet succède à Félix Faure mort subitement deux jours plus tôt.
Emile Loubet, président de la République.
Cinquième ministère de Charles Dupuy.
Marie de Venoge et son gendre le marquis Adrien de Mun acquièrent les anciens bâtiments de la maison Piper-Heidsieck au numéro 30 de l’avenue de Champagne, à Épernay, et y transfèrent les activités de la maison De Venoge et Cie.
La maison G.H. Mumm & Cie se porte acquéreur de l’hôtel particulier du numéro 31 de la rue du Champ-de-Mars, à Reims.
Réalisé à l’instigation de Raoul Chandon de Briailles, la maison Moët & Chandon inaugure à Épernay un important établissement de recherches viticoles, baptisé « Fort Chabrol », « comportant, écrit Camille Moreau-Bérillon dans Au pays du Champagne. Le Vignoble. Le vin, un aménagement modèle pour le greffage d’après une méthode nouvelle, un laboratoire de recherches viti coles avec salle de micrographie et biblio thèque, un laboratoire d’oenologie, en service dès 1895, où M. Emile Manceau poursuivra ses remarquables recherches sur l’œnologie champenoise, une collection de vignes américaines et une pépinière expérimentale ».