Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
Guerre d’Italie : la France déclare la guerre à l’Autriche pour soutenir le royaume de Piémont-Sardaigne.
Les sanglantes victoires franco-sardes à Palestro, Magenta et Solférino contraignent l’Autriche à signer le traité de Zurich, par lequel elle cède la Lombardie à Napoléon III (mais garde la Vénétie), qui l’abandonne aussitôt à Victor-Emmanuel II.
Trente ans après son père, Edgar Ruinart de Brimont effectue un voyage en Russie, dont il rapportera des notes rapides, au jour le jour, sans descriptions ni réflexions, à de rares exceptions près. Un Journal curieusement entièrement rédigé en anglais, avec, çà et là, une phrase ou une expression française. Les ventes de la maison s’en ressentiront en bien.
Troisième voyage de Charles-Camille Heidsieck en Amérique, au cours duquel le négociant rémois emprunte successivement tous les moyens de locomotion : cheval, diligence, bateau avec roue à aubes et les premiers chemins de fer, qui sillonnent dangereusement le pays.
Fort de sa notoriété, Charles-Camille Heidsieck parcourt à nouveau le Nord des manufactures et des industries naissantes, s’arrête dans la capitale fédérale, y rencontre les plus hautes autorités politiques et découvre avec émerveillement le Sud, sa végétation luxuriante, ses plantations et son aristocratie.
Partout, c’est le même accueil pour l’homme et le même succès pour le champagne auquel il a donné son nom. De Mobile, il écrit à son épouse : « […] ils ont abrégé le nom du vin qui y est assez populaire pour que dans les lieux de consommation on demande seulement une bouteille de Charles ».
Edgar Ruinart de Brimont assume seul la direction de la Maison Ruinart Père et Fils. Il multiplie les contacts sur le marché russe lors de ses deux voyages en 1859 et 1861.
Pour promouvoir sa marque, [Edgar Ruinart de Brimont->personne4518] effectue un voyage commercial de 3 mois en Russie, empruntant pour ce faire diligence et traîneau.
William Deutz fait mettre une feuille d’étain sur le goudron du col de ses bouteilles, pour éviter que les sommeliers se salissent les mains lors du service, ce qui n’est pas sans lui rapporter un franc succès.
Madame Pommery achète un terrain de 15 ha à Chigny et demande au jeune architecte rémois Alphonse Gosset, de lui édifier une agréable demeure, terminée en 1864.
Ce « chalet entre bois et vignes » est entouré de diverses dépendances, et en particulier de serres et de jardins où Madame Pommery se livre à sa passion des roses qu’elle fait venir du monde entier.
Madame Pommery installe un magasin de vente de ses vins à Paris, louant pour cela « une boutique sur le boulevard des Italiens, entre le fameux tailleur de l’empereur, Richard, et Henry, le bijoutier… ».
Un des principaux illustrés américains de l’époque, le Frank Leslie’s Illustrated Newspaper consacre un reportage très complet sur la maison Charles Heidsieck, agrémenté de dessins représentant le travail du vin de Champagne.
Rattachement de la Savoie et du comté de Nice à la France, cédés par le royaume de Piémont-Sardaigne, selon les dispositions du Traité de Turin.
La Chine entérine les Traités de Pékin avec la France et l’Angleterre, leur accordant l’ouverture de nouveaux ports pour le commerce, l’installation de missions chrétiennes dans l’intérieur du pays, la création de légations à Pékin, etc.
Ministère d’Alexandre Walewski.
René Deutz et Alfred Geldermann prennent peu à peu le contrôle de la maison Lambry, Geldermann et Deutz, qu’ils rebaptisent bientôt « Deutz et Geldermann », et font construire leurs premières caves et les bâtiments du boulevard du Nord, tels qu’on peut encore les voir aujourd’hui (coût : 425.660,89 francs-or).
Avec la dote de Berthe Gabrielle d’Albrecht, son épouse, nièce du vicomte de Mareuil, - en l’espèce un important vignoble situé à Aÿ -, qu’il a su faire fructifier, Raphaël Edmond Louis Gonzague de Ayala crée la marque commerciale : « Champagne de Ayala du château d’Aÿ », appelée à devenir en 1898 la maison de négoce en vins de Champagne Ayala et Cie.
Grâce à une bonne gestion, la marque jouit rapidement d’une excellente réputation, franchit en quelques années les frontières de la France et sa notoriété gagne l’Angleterre. Très vite, en effet, ses cuvées deviennent la coqueluche des amateurs anglais, au premier rang desquels figure le prince de Galles, futur roi Edouard VII, qui commence toujours sa journée par une flûte de champagne de Ayala du château de Mareuil.
On voit apparaître dans la presse de la publicité (alors appelée « réclame ») pour des marques de vins mousseux de Champagne.
Apparition de la légendaire étiquette jaune Veuve Clicquot Ponsardin, choisie selon toute vraisemblance pour distinguer le « dry », que l’on appellera « sec » par la suite, du « doux », aujourd’hui remplacé par le « demi-sec ».
A cette époque, la marque l’emporte sur l’appellation, bien que celle-ci ne soit pas encore légalement définie : le mot « champagne » ne figure sur aucune étiquette.
Âge d’or de l’industrie bonnetière troyenne, avec la création d’établissements industriels employant des centaines d’ouvriers.
Les registres de la maison Ruinart Père et Fils indiquent que 42 % des achats de l’année sont représentés par les crus de la Vallée de la Marne : Aÿ, Dizy, Hautvillers, Damery, Épernay et Saint-Martin d’Ablois ; 32 % sont effectués dans la Côte des Blancs : Le Mesnil, Vertus et Cramant ; 26 % viennent de la Montagne de Reims ; Bouzy, Ambonnay, Mailly et Verzenay. C’est dire la qualité des vins entrant dans la composition des champagnes de la maison.
En 1861, a lieu la première expédition de champagne Ruinart à Kanagawa au Japon
Quatrième et dernier voyage de Charles-Camille Heidsieck en Amérique, alors que le pays est pris dans la tourmente de la guerre de Sécession.
Essayant de recouvrer ses créances, le négociant rémois est trompé et spolié par ses agents et finalement emprisonné par le général nordiste Benjamin T . Butler, sous prétexte d’espionnage. Ruiné, isolé des siens, il croupit pendant 110 jours dans les cachots de Fort Jackson, puis de Fort Pickens, deux prisons insalubres du Sud, avant de retrouver sa liberté.
Son Tannhaüser ayant fait fiasco à Paris, Richard Wagner, sur le point de rentrer en Allemagne, écrit au comte Paul Chandon de Briailles pour le remercier de son amitié :
« Je n’aurais jamais pu me consoler de mon chagrin ces dernières semaines, si je ne m’étais rappelé votre amitié. Croyez-moi, ce vin magnifique que vous m’avez envoyé s’est révélé le seul moyen de me rendre goût à la vie et je ne peux que vanter l’effet qu’il a eu sur moi et sur les personnes qui m’entouraient à un moment où il y avait tant de choses que je voulais oublier. »
Par le Traité de Londres, la France, l’Angleterre et l’Espagne décident d’une action commune contre le Mexique, qui ne reconnaît plus ses dettes extérieures.
Les principaux faits de l’intervention européenne sont : l’occupation de Veracruz, l’accord de Soledad par lequel le président Benito Juarez obtient le rembarquement des Anglais et des Espagnols, le maintien du corps expéditionnaire français, le sacrifice de 64 hommes d’un régiment de la Légion étrangère à Camerone, la prise de Puebla, l’entrée à Mexico, le couronnement de l’archiduc Maximilien d’Autriche et son exécution par les partisans de Benito Juarez, après le retrait du corps expéditionnaire français suite à un ultimatum américain.