Le Palais Oriental (ou P.O.) fut une maison-close de Reims dont le prestige rivalisait avec les plus notoires de Paris (One-Two-Two et Chabanais).
Le champagne y était roi sur un bar de 25m de long autour duquel se retrouvait le gratin des personnalités régionales et nationales. Champagne aussi dans les 7 petits salons installés aux étages, ou ne trentaine d’hôtesses « petits cœurs à louer » y recevaient dans de fastueux décors orientaux et « Belle-Epoque ».
Avant d’être 1er Ministre, le jeune Edgar Faure, alors jeune avocat, arrive en gare de Reims pour aller plaider une affaire et demande à son taxi « conduisez-moi au Palais ». C’est au PO qu’il fut immédiatement emmené par un chauffeur habitué de cette adresse ou la consommation de champagne était supérieure à celle de l’ensemble de tous les autres bars et restaurants de la ville.
Le PO fermera en 1946 à la suite de la loi « Marthe Richard » interdisant la prostitution.
Les seuls vestiges du « P O » (Palais Oriental de Reims), dans l’immeuble situé à l’angle des rues Bacquenois et Magdelaine (en face du Bd Roederer) sont une mosaïque au sol, et une petite porte dérobée. Il ne reste rien des vastes salons du rez de chaussée ou se faisaient les rencontres mais l’escalier qui mène à l’étage existe toujours et rappelle l’expression passée « le plaisir est dans l’escalier » laissant supposer que la perspective procurerait davantage de plaisir encore que sa concrétisation.
Dans les années 2000 le responsable des lieux (Philippe Champagne) n’a pas connu l’époque de splendeur du PO ou étaient reçus les Princes, Maharadjahs, et Personnalités du Monde entier. Il reçoit parfois quelques grands anciens nostalgiques des années passées, souhaitant retrouver leurs émotions du « PO » des années 1940 !
Son patronyme à lui seul reste la meilleure évocation possible du produit local qui contribuait aux plaisirs du « PO » de l’époque comme à celui des temps modernes dans le monde !