UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

Histoire du champagne

Les régions naturelles de la Champagne viticole

L’aspect relativement homogène du vignoble champenois ne doit pas faire perdre de vue que chacune des différentes régions naturelles qui le composent a ses particularités. Dans cette optique, on peut distinguer du nord au sud le Pays rémois, auquel se rattachent la vallée de la Vesle et celle de l’Ardre, son affluent, la Montagne de Reims, prolongée au nord-ouest par la Petite Montagne et au sud-est par les buttes de Bouzy-Ambonnay, la vallée de la Marne et le Vignoble de l’Aisne, les Côtes d’Épernay, la Côte des Blancs, la région Congy-Sézanne, le Vignoble de l’Aube. Chacune de ces régions, en raison de ses caractéristiques naturelles et du cépage qui y prédomine, produit des vins qui en reflètent la personnalité. Ainsi, écrit le docteur Guyot, on accorde plus de corps et plus de solidité aux vins de la Montagne de Reims, plus de douceur et de mœlle aux vins de la rivière de la Marne, plus de légèreté et de finesse aux vins des Montagnes d’Épernay, de Pierry, de Cramant, d’Avize, du Ménil  [1].

1. LES VIGNOBLES DU PAYS RÉMOIS, DE LA VESLE ET DE L’ARDRE

Le vignoble du Pays rémois, aux pièces de vignes éparses, est établi à l’extrémité septentrionale de la Falaise de l’Ile-deFrance, au nord de la Vesle, de part et d’autre de la ville des sacres. Il comprend le beau massif de Saint-Thierry, avec l’abbaye qui lui a donné son nom, et les buttes témoins de Brimont et de Berru, dont les forts ont joué leur rôle tragique dans la première guerre mondiale. À Reims même se trouvent sur le territoire de la commune environ 50 hectares de vignes, notamment sur la Butte Saint-Nicaise.
Des vignes se rencontrent encore en formation discontinue à l’ouest du Pays rémois, dans la vallée de la Vesle en aval de Reims jusqu’à Montigny-sur-Vesle et Unchair, et dans la pittoresque vallée de l’Ardre, rivière née dans la Montagne de Reims et rejoignant la Vesle à Fismes. Elles constituent le vignoble de la Vallée de la Vesle et celui de la Vallée de l’Ardre.

2. LA MONTAGNE DE REIMS

Entre Vesle et Marne, la Montagne de Reims, pays de forêts et de légendes, se présente comme une avancée de la Falaise de l’Ile-de-France dans la plaine de Champagne, qu’elle domine au nord, à l’est et au sud par un ressaut de 100 à 150 mètres. Le plateau, en forme de fer à cheval, est long d’une vingtaine de kilomètres, d’est en ouest, et large d’une dizaine, du nord au sud.
Il porte les 12 000 hectares de la Forêt de la Montagne Reims, giboyeuse, peuplée d’essences diverses où dominent chênes, frênes, châtaigniers et hêtres, ces derniers ont donné naissance, par suite d’une mutation morphologique, aux faux de Verzy, curiosité botanique d’une extrême rareté et d’une grande beauté.
Dans une pittoresque clairière située à l’est de Louvois, au lieu dit Vertuelle, coule une source qui alimente la Livre, rivière qui prend naissance au nord de la Neuville-en-Chaillois, et se jette dans la Marne en amont de Mareuil-sur-Ay. Selon la légende, Sainte-Berthe, fondatrice au VIIe siècle de l’abbaye Sainte-Marie du Breuil à Avenay, pour les besoins en eau de son couvent aurait acheté cette source aux moines de l’abbaye de Saint-Basle de Verzy pour la somme symbolique d’une livre d’argent, ce qui serait l’origine du nom de la rivière. La légende veut aussi que Sainte-Berthe ait résolu le problème d’adduction de l’eau en invitant la source à la suivre de Vertuelle à Avenay, tandis qu’armée de sa quenouille et par la force de sa foi elle lui creusait son lit.
La vigne occupe en un cordon ininterrompu tous les versants du saillant, qui se termine par les premiers crus de Trépail et de Villers-Marmery et, légèrement plus à l’est, par ceux de Billy-le-Grand et Vaudemanges, portés par la butte du Mont Tournant. Les pentes nord de la Montagne de Reims sont le siège, d’est en ouest, des grands crus et premiers crus de Beaumont-sur-Vesle, Verzy, où l’abbaye de Saint-Basle n’est plus qu’un souvenir, Verzenay, Sillery, Puisieulx, Mailly-Champagne, Taissy, Ludes, Chigny-les-Roses, Rilly-la-Montagne, Montbré, Trois-Puits et Villers-Allerand. Une particularité est à noter : Beaumont, Sillery, Puisieulx et Taissy ont leurs vignes sur les pentes de la Montagne de Reims, mais les localités sont situées dans la vallée de la Vesle, en amont de Reims
On ne peut citer Verzenay sans mentionner son moulin à vent, un des attraits du paysage viticole champenois. Edifié en 1820, il a cessé en 1901 de moudre les grains récoltés dans la plaine. Il a servi pendant la première guerre mondiale à camoufler un observatoire bétonné qui subsiste encore et il est aujourd’hui la propriété de la maison Heidsieck & C° Monopole, qui l’utilise pour des réceptions, ainsi que le pavillon qui a été construit à cet effet à proximité.
Sur sa face nord, la Montagne de Reims se prolonge vers l’ouest, au-delà de la route Épernay-Reims, par la Petite Montagne à laquelle appartiennent plusieurs communes viticoles, dont quatre premiers crus, Ecueil, Sacy, Les Mesneux et Villedommange.
Au-dessus de cette dernière localité se trouve le tertre de Saint-Lié, un des sites les plus remarquables de la région, d’où la vue s’étend à droite jusqu’au moulin de Verzenay, au-delà des beaux clochers de Villedommange et de Sacy, tandis qu’en face se profile à quelque distance la ville de Reims, avec ses deux pôles de noblesse, la cathédrale et la basilique Saint-Rémi.
C’est de là qu’Eustache Deschamps a fait, au XIVe siècle, ses adieux à Reims par un des beaux poèmes de la langue française [2] :

Devers Saint Lié me suis mis en destour
Et tant com j’ay peu veir ses clochiers
T’ay regardé, et par aguenouilliers
Piteusement fu de dire contrains :
Adieu te dis, noble cité de Rains.

Après Villedommange, au-delà de la route Reims-Dormans, la Petite Montagne rejoint les vignobles des vallées de la Vesle et de l’Ardre. En 1974, a été créé sur 50 000 ha le Parc régional de la Montagne de Reims qui englobe tout le plateau, ainsi que tout ou partie du territoire de 70 communes viticoles de la Montagne de Reims, de la Petite Montagne, de la Vallée de l’Ardre et de la rive droite de la Vallée de la Marne, l’ensemble intéressant 7 000 hectares de vignes.
Sur la face sud de la Montagne de Reims se trouvent plusieurs localités, dont seul le grand cru de Louvois, avec le château rappelant son passé illustre, fait partie du vignoble de la Montagne de Reims, les autres crus appartenant au vignoble de la Vallée de la Marne. On rattache cependant à la Montagne de Reims la Côte de Bouzy-Ambonnay et les deux grands crus qu’elle porte, bien que leurs vins possèdent des caractères qui les apparentent plutôt à la vallée de la Marne dans laquelle d’ailleurs leur situation géographique les place assez nettement [3]. On s’accorde à leur attribuer du corps, de la vigueur, une très bonne charpente, les vins provenant de la face nord de la Montagne de Reims étant considérés comme plus frais, plus légers et très bouquetés.

3. LA VALLEE DE LA MARNE ET LE VIGNOBLE DE L’AISNE

Passage historique, défendu autrefois contre les envahisseurs de l’Est par les villes fortes de Mareuil, Ay et Épernay, la vallée de la Marne est aussi une terre de sereine humanité, qui a vu naître les fables de la Fontaine et les tableaux de Corot. C’est une harmonie sans contrainte, ont écrit les géographes Catel et Bouffet, un chœur sans obsession que l’homme a composés là, avec la nature, depuis des millénaires, en groupant les bois sur les hauteurs, les friches et les vignes et les arbres fruitiers sur les pentes, plus bas les cultures et les prairies, et le long des sources les files de villages et de hameaux [4].

Depuis son entrée dans le débonnaire défilé d’Épernay jusqu’à La Ferté-sous-Jouarre, la Marne déroule ses méandres gracieux, ponctués de paisibles barrages, entre des tapis de vignes qui ajoutent leur parure à sa beauté que Patrick Forbes, dans son livre Champagne, a comparé avec raison à celle de certaines sections de la Dordogne, de la Wye en Angleterre et de la Tauber en Allemagne.
La rivière est navigable, grâce à son canal latéral qui, par endroits, se confond avec son lit. Elle s’orne ici et là de châteaux, à Mareuil, à Boursault, à Dormans, à Château-Thierry, d’églises souvent fort belles. Des monuments commémorent la première guerre mondiale, rappelant à la côte 204 le sacrifice des Américains et à la Chapelle de la Reconnaissance de Dormans les deux victoires de la Marne, ou des temps plus lointains avec à Châtillon-sur-Marne la gigantesque statue du pape Urbain II qui, d’un geste auguste, semble bénir les vignes qui montent à l’assaut des ruines de la citadelle féodale de sa famille.
D’est en ouest on peut distinguer, en se référant à la classification de Moreau-Bérillon [5], basée sur des usages anciens, la Rivière de Marne, encore appelée la Grande vallée de la Marne, puis, après Fleury-la-Rivière, la Petite Marne, plus resserrée, et enfin le Vignoble de l’Aisne et les vignes de la Seine-et-Marne qui lui sont rattachées. À noter qu’au XVIIIe siècle, pour le chanoine Godinot, la Petite Marne commençait à Damery, Cumières en faisant ou non partie selon ses différents textes. À l’est, il faut aussi mentionner, au-delà de Châlons-sur-Marne, le petit vignoble de Vitry-le-François.
On dit en Bordelais qu’il est nécessaire que le raisin voie l’eau. C’est en tout cas utile, on l’a vu, et le vignoble de la Vallée de la Marne est en la circonstance le mieux partagé. Dans la Grande vallée cinq grands crus et premiers crus s’échelonnent sur la rive droite, avec les localités établies sur la Marne et les vignes plantées sur les pentes de la Montagne de Reims. Ce sont, d’amont en aval, Tours-sur-Marne, Bisseuil, Mareuil-sur-Ay, Ay et Dizy, dont les merveilleux vins, avec ceux de Bouzy et d’Ambonnay, apportent le corps aux cuvées des grands champagnes.
Appartiennent aussi à la Grande vallée les premiers crus de la vallée de la Livre, Tauxières, et Avenay-Val d’Or où rien, malheureusement, ne rappelle l’abbaye du Breuil, celle de Sainte-Berthe, entièrement détruite à la Révolution. D’Avenay une route conduit à la clairière de Germaine où se trouvent des vignes qui appartiennent traditionnellement au vignoble de la Vallée de la Marne, bien qu’elles soient situées en plein cœur de la Forêt de la Montagne de Reims. À la lisière de la forêt, au-dessus d’Ay, le charmant petit village de Mutigny domine les vignes de son premier cru, offrant une vue splendide sur la vallée. Un peu plus à l’ouest Champillon, admirablement situé sur la route de Reims, jouit d’un des plus beaux paysages de la Champagne, avec Épernay, dont Victor Hugo n’avait pas su apprécier le charme : C’est la ville du vin de Champagne, a-t-il écrit, rien de plus, rien de moins [6].
En aval d’Épernay, et toujours dans la Grande vallée, se trouvent le premier cru de Cumières, au bord de la Marne, ainsi que celui d’Hautvillers, en haut du coteau, d’où l’ancienne abbaye de Dom Pérignon offre des vues magnifiques sur la Marne d’Épernay et de Cumières et les avancées de la Côte des Blancs. Depuis Épernay, et jusqu’au-delà de Dormans dans la Petite Marne, les vignes couvrent la quasi-totalité des pentes dévalant de la Montagne de Reims et du Tardenois, au nord, du plateau briard, au sud. Elles remontent ici et là dans les vallées des affluents de la Marne, notamment en direction du sud-est dans celle du Surmelin, qu’elles occupent sporadiquement pendant une quarantaine de kilomètres jusqu’à Orbais-l’Abbaye.
Plus à l’ouest, dans le Terroir du Val de Marne Ouest, où les raisins sont champenois mais les sols picards, les vignes commencent à s’espacer, n’occupant parfois qu’une des rives de la Marne et voisinant avec des arbres chargés de gui, cerisiers, pommiers, peupliers, ou avec des friches que l’on nomme en Champagne des savarts. Cette tendance s’accentue après Château-Thierry jusqu’aux communes de Seine-et-Marne par lesquelles se termine le Vignoble de la Marne.

4. LES CÔTES D’ÉPERNAY

Georges Chappaz englobe sous le vocable Côtes d’Épernay, avec Épernay, en pleine vallée de la Marne, une suite de crus intéressants de la vallée du Cubry qui vient s’y jeter dans la Marne. Le Cubry prend naissance dans la Forêt d’Enghien, non loin du bourg pittoresque de Saint-Martin d’Ablois et du beau château de Brugny, et son cours se déroule dans un agréable paysage. Après l’église gothique de Chavot, noyée dans les vignes et surplombée par un tertre qui portait autrefois un château fort, on distingue tout particulièrement le premier cru de Pierry.
Ses excellents vins, à en croire Jullien, se distinguent surtout par un goût de pierre à fusil assez prononcé et qu’ils doivent à la grande quantité de pierres de cette nature que l’on rencontre dans les vignes [7], et dans le Mercure de France de janvier 1728 on pouvait lire : D’un Pierry les jolis gloux gloux/Nous rendront la paix et ses charmes, étant précisé que D’un cailloutage tendre et fin,/Sort pour nous ce Nectar divin.
Moreau-Bérillon fait entrer avec juste raison dans les Côtes d’Épernay les crus de la vallée du Darcy, affluent du Cubry, prenant naissance dans la Montagne d’Avize mais n’appartenant pas à la Côte des Blancs. On y trouve les premiers crus de Grauves, dont la Vierge, sculptée dans une vis de pressoir, selon un vieux dicton champenois, a fait plus de tours que de miracles, et de Cuis, qui possède une des rares églises romanes de la région, d’ailleurs reprise en style gothique. Quant au terroir d’Épernay, il est un des plus importants de la Champagne, avec une superficie délimitée de 320 hectares, dont près des deux tiers sont plantés.

5. LA CÔTE DES BLANCS

Au sud de la Marne, la Falaise de l’Ile-de-France se poursuit sur une vingtaine de kilomètres par la Côte des blancs, un peu moins élevée, plus régulière, plus monolithique que la Montagne de Reims. Vue de la plaine, elle apparaît au voyageur du soir comme une mystérieuse chaîne de montagnes aux ombres bleutées. Barrière nord-sud, apparemment rectiligne, elle forme en réalité un angle extrêmement ouvert dont la pointe est orientée plein est. Encadrée par les buttes témoins de Bernon et Saran au nord, du Mont Aimé au sud, ponctuée de grosses agglomérations, elle est satisfaisante pour l’esprit par la netteté de sa configuration. Point de rivière, comme dans le vignoble de la Vallée de la Marne, mais les vignes sont là aussi des plus harmonieuses, dévalant en rangs serrés et ininterrompus le socle crayeux de la falaise, depuis les bois qui couvrent la partie supérieure de la crête jusqu’à l’inflexion de la plaine. Ce caractère homogène du vignoble de la Côte des Blancs est surtout sensible dans sa partie nord, où la butte de Saran et la Montagne d’Avize sont entièrement consacrées au raisin blanc. On y compte seulement quatre crus, étendus et de grande qualité puisque deux d’entre eux sont des grands crus, Cramant et Avize, et les deux autres des premiers crus à 99 %, Oger et Le Mesnil-sur-Oger. Seules d’infimes différences de microclimat permettent de distinguer leurs vins, dont l’élégance et la finesse de dentelle ont fait à bon droit la réputation.
La partie sud est constituée par la Côte de Vertus, qui domine la ville chère à Eustache Deschamps, dont la belle église Saint-Martin se mire dans l’eau qui jaillit sous sa crypte, et par le Mont Aimé dont les vignes assiègent ce qui n’est plus que le souvenir de la forteresse de la Reine Blanche. On y rencontre quatre premiers crus, Vertus, Bergères-les-Vertus, Villeneuve-Renneville et Etréchy. À la Côte des Blancs se rattachent au nord deux premiers crus. Chouilly est l’un d’eux ; l’autre est Oiry, dont l’agglomération est située au bord des Tarnauds, bras méridional de la Marne, mais dont les vignes sont sur les avancées du massif.

6. LA RÉGION CONGY-SÉZANNE

La région Congy-Sézanne comprend les vignobles établis sur la partie sud de la bordure de la Falaise de l’Ile-de-France, de part et d’autre du Petit Morin qui s’y infiltre en sortant des Marais de Saint-Gond. Orientés nord-est, sud-est, ils se développent de façon intermittente sur 17 kilomètres au nord de la rivière et sur 33 kilomètres au sud, jusqu’à Villenauxe-la-Grande, déjà considéré comme faisant partie du Vignoble de l’Aube, de la Marne et de la Seine-et-Marne, à 12 kilomètres seulement de Nogent-sur-Seine et à 20 kilomètres de Provins. Décroissant légèrement à partir du Petit Morin, la falaise atteint encore près de 200 mètres au-dessus de Villenauxe-la-Grande mais la différence de niveau entre le sommet de la côte et la plaine est plus progressive que dans la Côte des Blancs. Les communes ne sont que partiellement viticoles, certaines d’entre elles ayant moins de 10 hectares à appellation Champagne. Il existe cependant quelques vignobles importants dans la région Etoges-Congy et, au sud du Petit Morin, dans les crus de Broyes, Sézanne, Barbonne, Bethon et Montgenost.

7. LE VIGNOBLE DE L’AUBE

Les Terroirs de la Côte des Bar, dont on connaît l’histoire, est membre à part entière de la Champagne viticole. Il a cependant la particularité d’être assez loin de la région Reims-Épernay qui, par son passé, ses grands crus, ses maisons et l’implantation des organismes interprofessionnels, est à la fois le cœur et le poumon du champagne. Il y a par la route 140 kilomètres de Bar-sur-Aube à Reims et de Bar-sur-Seine à Épernay et des communications plus faciles ont souvent davantage attiré les Aubois vers Troyes et Paris que vers la Marne. Il serait regrettable que la Côte des Bar se tienne à l’écart de la communauté viticole champenoise et qu’elle soit mal connue alors qu’elle produit dans un bel environnement des raisins d’excellente qualité.

Les Terroirs de la Côte des Bar, auxquels sont rattachés les terroirs contigus de la Haute-Marne, sont situés au sud-est de Troyes, à une altitude, on l’a vu, comparable et parfois supérieure à celle des grands crus de la Marne. Ils couvrent en partie les pentes des vallées que les rivières du secondaire, dans les bassins du Bar-sur-Aubois et du Bar-Séquanais, ont creusées dans les marnes calcaires, et qui sont pour le premier l’Aube, le Landion et ses affluents, la Bresse, le Val Dardenne, pour le second la Seine, la Sarce, la Laignes, l’Ource et ses affluents, l’Arce. Se rattachent à la Côte des Bar les terroirs de Villenauxe-la-Grande et de Montgueux dont on a déjà noté les caractéristiques géologiques particulières.
Avec ses vignes alternant avec des champs et des prés, plantées sur des coteaux parfois escarpés dans une contrée où la beauté est à la fois dans les paysages ondulés et boisés et dans la pierre des bâtiments et de la statuaire, la Côte des Bar est attrayante, depuis la jolie ville de Bar-sur-Aube, à son extrémité nord, jusqu’à la vallée de l’Ource et la Suisse champenoise d’Essoyes au sud, sans oublier, au-delà encore et presque en Bourgogne, la pittoresque agglomération des Riceys. Celle-ci est constituée par trois bourgs échelonnés sur la Laignes. Son terroir viticole, le plus étendu du vignoble champenois, a la particularité d’être le seul à bénéficier des trois appellations d’origine contrôlée de la Champagne viticole, Champagne, Coteaux champenois et Rosé des Riceys.

Notes

[1GUYOT (Dr Jules). Etude des Vignobles de France, pour servir à l’enseignement mutuel de la viticulture et de la vinification françaises, tome 111. Paris, 1868.

[2DESCHAMPS (Eustache). OEuvres.

[3CHAPPAZ (Georges). Le Vignoble et le vin de Champagne. Paris, 1951.

[4Visages de Champagne Ardennes. Paris, 1967.

[5MOREAU-BÉRILLON (C.). Au pays du Champagne. Le Vignoble. Le vin. Reims, 1922.

[6HUGO. Le Rhin.

[7JULLIEN (André). Topographie de tous les vignobles connus. Paris, 1816, 1822, 1832, 1866 (Se édition, revue et corrigée et augmenlée par C.E. 7ullien).