UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

Histoire du champagne

Les besoins en main d’œuvre et les frais de culture

C’est à juste titre que l’on a toujours loué le travail du vigneron champenois, comme d’ailleurs celui des personnels des vignobles des maisons de Champagne. Les uns et les autres accomplissent vaillamment une tâche souvent pénible, même si elle est maintenant facilitée en partie par les matériels qu’a mis à leur disposition la technique moderne, tracteurs en particulier. Il reste, et il restera longtemps encore, des travaux à faire à la main. On admettait en 1980 qu’une personne employée à temps complet, salarié ou exploitant, cultivait en moyenne 1,20 ha avec, pour un hectare, 1200 à 1800 heures annuelles de travail, selon les conditions locales et les systèmes de taille (la taille en Chablis demande un temps supérieur de 30% à celui exigé pour la taille en Cordon de Royat).
Les frais de culture sont importants, même lorsque la main-d’œuvre est familiale. Les engrais et les produits de traitement sont chers, ainsi que le matériel et le carburant. En 1975, on estimait à 5 à 8 francs (3 à 5 euros 2004) l’heure les frais d’utilisation du tracteur, soit 13 à 20 francs (8 à 12 euros 2004) avec amortissement, non compris celui des équipements spéciaux. La même année, le montant total des frais de culture était, pour un hectare, de l’ordre de 20 000 francs (11 800 euros 2004). Le revenu de l’exploitation est habituellement suffisant pour supporter ces dépenses sans trop de difficulté, surtout si le propriétaire est récoltant-manipulant. À celui qui ne l’est pas, la fixation du prix du raisin sur le plan interprofessionnel assure au moins une stabilité que ne connaissaient pas ses anciens du siècle dernier. Mais pour uns et les autres le revenu annuel, comme dans toute profession agricole et souvent plus qu’ailleurs, varie dans une large mesure en fonction de l’importance de la récolte, que l’automne annonce lorsqu’il empourpre la vigne vierge des maisons vigneronnes.