CHAMPAGNE : LA COUPE EST PLEINE
LES DANGERS DE LA PROSPÉRITÉ
La Champagne riche et prospère que nous connaissons - que l’on soit négociant ou vigneron - ne date réellement que de 1945-1952. Même encore peu de temps avant la guerre, c’est-à-dire entre 1930 et 1940, seules quelques grandes marques vivaient dans la sécurité, voire l’opulence. [...]
Une politique de dividendes, qui bien souvent n’existait pas dans les affaires à structure familiale, une nécessité de dégager des résultats bénéficiaires ont transformé le visage de la Champagne en vingt ans. Et cette mutation n’est pas terminée ! Dans le contexte, la tradition de la Champagne a néanmoins été respectée ; en effet, prospérité et expansion sont le fruit d’une appellation d’origine, bien utilisée, servie par une entente intelligente entre le négoce et le vignoble, puis consolidée sur la base d’une conjoncture particulièrement favorable. Si l’on ajoute à cela le travail en profondeur effectué avant et après la guerre par les grandes marques en faveur de l’exportation et du prestige du champagne, il est inutile d’aller chercher plus loin le secret de la réussite champenoise : appellation d’origine, entente grandes marques-vignerons, politique de qualité, dynamique commerciale des négociants. Si l’une ou l’autre de ces conditions disparaît, rien ne va plus.
1980