UMC - Grandes Marques et Maisons de Champagne

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Adolphe Ricard

Littérature générale (1841)

LE CHAMPENOIS

Tout le monde aime le vin de Champagne : ergo, vive le vin de Champagne ! [...J Le Champenois [...1 semble jouir d’une autre nature qu’il partage avec celle de son vin coquet et distingué. L’accueil que vous recevez de lui sera confortable dans toute l’étendue de cette expression, désormais française. [...1 Vos observations critiques sur le vin mousseux seront reçues sans le moindre fiel, et, pour seule vengeance, le vigneron champenois en fera apporter une autre bouteille. [...]

Le Champenois commis-voyageur pour les vins du cru n’a rien de commun avec les moeurs à la houzarde. [...1 Il dîne chez Véfour. Il a horreur de l’intempérance : c’est un convive au goût fin. [...1 Il ne parle de « son article » que modérément, et il le débite pour l’ordinaire dans les salons, dans les promenades, au foyer de l’Opéra, après une conversation dans laquelle il a mis finement sur le tapis les vertus du vin de Champagne mousseux ; il termine toujours l’entretien en disant d’un air innocent : « Je vous en adresserai une caisse ; mais, de gràce, ne vous croyez engagé à rien quand vous l’aurez reçue. » En parlant ainsi, il boutonne ses gants blancs, ou il joue avec son lorgnon ; puis, laissant là le vin d’Aï, il vous parle des chevaux de lord Seymour, ou des eaux minérales de Bagnères.

1841
Les Français peints par eux-mêmes
(Ouvrage collectif)