LA PEAU DE CHAGRIN
... Déchaînés comme les chevaux d’une malle-poste qui part d’un relais, ces hommes, fouettés par les piquantes flèches du vin de Champagne impatiemment attendu, mais abondamment versé, laissèrent alors galoper leur esprit dans le vide de ces raisonnements que personne n’écoute, se mirent à raconter des histoires qui n’ont pas d’auditeurs, recommencèrent cent fois ces mêmes interpellations qui restent sans réponse.
1831
LE PÈRE GORIOT
Au cours d’un repas à la pension Vauquer.
— Allons, maman Vauquer, deux de champagne, lui cria Vautrin.
— Quien, c’est cela ! Pourquoi pas demander la maison ? Deux de champagne ! mais ça coûte douze francs ! Je ne les gagne pas, non ! Mais si monsieur Eugène veut les payer, j’offre du cassis. [...]
— Oui, va pour le vin de Champagne, je le paye, ajouta l’étudiant.
— Sylvie, dit madame Vauquer, donnez les biscuits et les petits gâteaux.
1835
LA MAISON NUCINGEN
La prospérité de la maison Nucingen est un des phénomènes les plus extraordinaires de notre époque, reprit Blondet. En 1804, Nucingen était peu connu, les banquiers d’alors auraient tremblé de savoir sur la place cent mille écus de ses acceptations. [...] Il prend à Grandet cent cinquante mille bouteilles de vin de Champagne [...] et autant à Duberghe en vins de Bordeaux. Ces trois cent mille bouteilles « acceptées », acceptées, mon cher, à trente sous, il les a fait boire aux Alliés, à six francs, au Palais Royal de 1817 à 1819. Le papier de la maison Nucingen et son nom deviennent européens.
1838
LES ILLUSIONS PERDUES
Lucien de Rubempré est plaisemment baptisé journaliste au cours d’un dîner par Finot, rédacteur-en-chef de la revue à laquelle le jeune homme donne quelques articles :
Finot [...] versa quelques gouttes de vin de Champagne sur la belle tête blonde de Lucien en prononçant avec une délicieuse gravité ces paroles sacramentales :
— Au nom du Timbre, du Cautionnement et de l’Amende, je te baptise journaliste. Que tes articles soient légers !
En signe de réprobation quittent alors la salle trois jeunes hommes graves qui en sont encore à chercher la pensée providentielle du vin de Champagne, le sens humanitaire des pantalons et la petite bête qui fait aller le monde.
1837 à 1843
SPLENDEURS ET MISÈRES DES COURTISANES
Le baron de Nucingen installe Esther rue Saint-Georges et lui fait les honneurs de la salle à manger.
Très bien, charmant ! Quel plaisir ce sera de boire ici du vin de Champagne ! dit Esther. La mousse n’y salira pas sur du carreau.
1838
LA COUSINE BETTE
Dans la chambre de Valérie, la table est chargée des restes d’un dîner fin et même deux bouteilles à longs bouchons et une bouteille de vin de Champagne, éteinte dans sa glace, jalonnent les champs de Bacchus cultivés par Vénus.
1847