HISTOIRE DE LA CHAMPAGNE
LA CHAMPAGNE ROYALE AUX XVIIe ET XVIIIe SIÈCLES
Dès 1668 (environ), les moines d’Hautvillers avaient réussi à préparer, avec leurs raisins noirs, un "vin gris", presque blanc, et capable de vieillir. Cette possibilité de conservation était un premier succès. Peu après, une observation due sans doute au hasard orientait vers la fabrication du vin mousseux. Une tradition populaire mais tardive (elle ne date que de 1821) a fait à dom Pérignon le mérite de cette découverte’. Sitôt lancés, les vins mousseux connurent une vogue étonnante allant presque jusqu’à la fureur sous la Régence, s’atténuant un peu après 1720.
LA CHAMPAGNE DANS LES CRISES ÉCONOMIQUES ET LES GUERRES MONDIALES
Origines bourgeoises de la Ille République - [...] A Reims, la laine est républicaine et le champagne royaliste (Roederer candidat de MacMahon) ; la haute bourgeoisie viticole s’enorgueillit de son vin de luxe et de sa clientèle aristocratique à laquelle elle tend à s’assimiler par imitation ou par mariages. [...]
Révolution économique à Reims - [...] L’industrie du champagne est prospère ; les grandes maisons de Reims et d’Épernay, bien dirigées,
1. Voir introduction, p. 11.
triomphent des douanes étrangères, de la concurrence des faux champagnes allemands et russes, réclament l’application de la convention de Madrid de 1891 en faveur des appellations d’origine. Ce haut négoce du vin, à peu près seul, reste libre échangiste et se plaint que « le champagne considéré à tort comme produit de luxe serve, trop souvent, dans les traités de commerce, de rançon aux avantages accordés à d’autres produits nationaux. »
1952