1996 marque le 15ème centenaire du baptême de Clovis par Saint-Remi, archevêque de Reims. Cet événement (496) est en effet l’acte fondateur de la France à l’origine de l’influence chrétienne en Europe.
A l’occasion14ème du centenaire du baptême de Clovis la basilique Sainte-Clotilde est édifiée à Reims au cœur du quartier Sainte-Anne de Reims, pour recueillir les reliques des Saints ayant marqué l’Histoire de France.
Afin d’éviter aux fêtes du 15èmecentenaire de ne laisser aucune trace, de Grandes Marques de champagne proposent d’offrir une statue commémorative dont la réalisation ne sera pas sans difficulté !
Un projet de statue ayant été sélectionné par les élus de la ville de Reims, sa maquette est portée pour avis au siège parisien des élites intellectuelles en charge de la culture de la France. Elles en récusent la forme classique et préconisent le choix d’un artiste spécialiste d’œuvres abstraites. En dépit de cette suggestion, la ville confirme (sauf une exception) sa préférence pour l’œuvre figurative de Daphnée du Barry dont la Maison Louis Roederer accepte seule d’assumer la prise en charge.
Lors de la visite officielle de sa Sainteté le Pape Jean-Paul II venu le 21 septembre 1996 célébrer le 15ème centenaire, la statue est présentée à l’entrée de la basilique Saint-Remi sur le passage du Pape, mais les autorités ecclésiastiques ne jugeaient pas souhaitable de prévoir une bénédiction officielle de nature à relancer la polémique sur l’opportunité du choix de l’œuvre et de l’artiste.
C’était ignorer l’inspiration chrétienne de Daphnée du Barry qui sollicita pieusement (en italien) le Saint Père et obtint sa généreuse bénédiction conjointement pour sa personne et son œuvre.
La statue de Saint-Remi baptisant Clovis devait être érigée derrière la cathédrale, aux abords immédiats des vestiges du baptistère officiellement localisé près du portail nord.
En cours de travaux, certains esprits malins contestent alors ce site avec le subtil prétexte d’une prétendue incompatibilité entre le guerrier Clovis et le nom de cette place.
Toujours soucieux d’éviter tout litige inutile, le Maire de Reims, Jean Falala, proposa de trouver un autre site ratifié par le représentant du ministère de la culture suggéré près de la basilique Saint-Remi par Mgr Massin, en parfait accord avec le mécène Roederer.
Plus d’une décennie après, l’ancien et l’actuel Curé de cette basilique confirment le vif intérêt des touristes pour cet événement fondateur de l’Europe.
Crypte-baptistère ?
Fidèles à leur tradition historique de mécènes de la cathédrale de Reims, Vignerons et Maisons de Champagne ont par ailleurs proposé (sur la suggestion de Claude Taittinger), la réalisation d’une crypte à l’image de celle réalisée sous le parvis de la cathédrale Notre Dame de Paris.
Des maquettes historiques animées proposées par les mécènes auraient permis aux multiples touristes d’imaginer l’environnement et le cadre du baptême de Clovis, valorisant ainsi les vestiges du baptistère.
Les Suisses ayant réalisé un projet semblable, un voyage d’étude fut organisé en vue d’une réalisation, mais de nouvelles exigences des élites intellectuelles parisiennes ont découragé les généreux mécènes à l’origine d’un beau projet dont Reims et ses touristes restent privés.
Yves Lombard 12/2006
