En juillet 1910, Édouard Nieuport engage dans la seconde partie des Grandes Semaines de Champagne (Reims-Bétheny) trois appareils du type 2 équipés de moteurs différents : montant lui-même celui qui reçoit un Anzani de 30 ch, il confie à Maurice Noguès et à Niels les deux autres avions équipés chacun d’un bicylindre Darracq de 25 ch.
Construit à Mourmelon début 1910, le premier Nieuport a une ligne très pure, et comporte de nombreuses innovations. Le fuselage avant se compose de tubes d’acier soudés, poste de pilotage compris. La partie arrière est réalisée autour de quatre longerons de frêne reliés par des entretoises en sapin, le tout raidi par des cordes à piano. Les ailes sont trapézoïdales, de faible allongement, le bord de fuite affectant une légère flèche inversée, avec une structure bilongeron. Le porte à faux est tenu par des câbles s’appuyant sur une cabane formée par 4 tubes en acier se rejoignant en avant au dessus du pilote faisant également fonction de protection en cas de cheval de bois (retournement).
Le pilotage de l’avion se réalise par gauchissement de l’aile ; le fuselage, entièrement entoilé, recevant à sa partie supérieure arrière une surface horizontale semi-circulaire fixe. La pièce d’étambot recoit à sa partie supérieure un cardan supportant les gouvernes d’empennage. Celles-ci comprennent une surface horizontale en tubes d’acier entoilée et deux plans verticaux. Ce monoplace repose sur un train fixe très étroit avec patin central. Le moteur est un bicylindre Darracq développant 20 ch à 1 200 tr/min2, entrainant une hélice bipale Chauvière Intégrale de 2 m de diamètre. Le réservoir de carburant est situé devant le pilote.
C’est sur cet appareil qu’Edouard Nieuport obtient son brevet de pilote le 10 juin 1910.
La 2eme Grande Semaine d’Aviation de Champagne, qui se déroule du 3 au 10 juillet 1910 à Reims-Bétheny, est l’occasion de présenter trois appareils de ce type, pilotés par Nieuport, Niel et Noguès (Numéros de course 48, 49 et 50 respectivement).
Affichant des vitesses moyennes de 70 à 75 km/h, les monoplans Nieuport se comportèrent bien, Edouard Nieuport étant même chronométré à 84,4 km/h, mais le pilotage par gauchissement reste délicat.
Le 11 mai 1911, il réalise le record du monde de vitesse à Mourmelon-en-Champagne à la vitesse de 118 km/h. Il décède le 15 septembre 1911 en présentant son type IV au Concours Militaire.
-Pilote monoplan Nieuport N°48 à la 2ème semaine aéronautique de Champagne 1910
- Brevet de pilote n° 105 obtenu en Champagne à 35 ans sur son avion Nieuport