Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
Transfert aux Invalides des cendres de Napoléon Ier, ramenées de Sainte-Hélène par le prince de Joinville.
L’horloger troyen Joseph-Julien Jacquin conçoit le métier à tisser circulaire.
A Épernay, le faubourg du Commerce (future avenue de Champagne) devient la rue du Commerce.
La Chambre des Députés adopte une loi limitant le travail des enfants à 12 heures par jour dans les manufactures.
Naufrage du William Salthouse aux abords de la baie de Port Philipp (Australie).
Près d’un siècle et demi plus tard, on retrouvera dans sa cargaison plusieurs bouteilles de vins de Champagne Gosset de forme antique, dont les bouchons de liège portent la marque « Ay » et la couronne présente encore aujourd’hui sur les bouchons de la maison.
Les bouteilles de « Sillery Mousseux Superior Quality » de la maison Joseph Perrier Fils et Cie, à destination de l’Angleterre, s’ornent de l’effigie du duc de Wellington, commandant en chef de l’armée anglaise.
Le déraillement du train assurant la ligne Paris-Versailles à la hauteur de Meudon fait : 45 morts.
Adoption d’une loi visant à l’organisation des chemins de fer, dont le financement sera assuré conjointement par l’Etat, les communes et les concessionnaires privés. Un plan de sept lignes rayonnant depuis Paris est adopté.
Outre des activités purement effervescentes à Ludes, où ses caves abritent en permanence un stock de plusieurs millions de bouteilles, en raison du commerce de vins de spéculation auquel il se livre, François Abelé de Muller fonde sur la commune d’Épernay une distillerie moderne appliquant le procédé dit « du vide ».
Johann-Josef Krug s’associe avec l’un de ses amis, Hippolyte de Vives, pour fonder la maison de négoce en vins de Champagne Krug et Cie, dont il installe caves et bureaux au numéro 8 de la rue Saint-Hilaire, à Reims.
Edmond Besserat élabore et commercialise ses premiers vins à Aÿ, au sein d’une petite structure appelée à devenir en 1920, suite au mariage de son petit-fils Edmond avec Yvonne de Bellefon, la maison de négoce en vins de Champagne Besserat de Bellefon.
Gottlieb Mumm accueille son fils Georges Hermann et son gendre Leberecht von Guaïta, époux de sa fille Mathilde, comme associés dans la maison P.A. Mumm & Cie.
A Paris, Henri Labrouste construit la Bibliothèque Sainte-Geneviève, à structure métallique.
Prise de la smala d’Abd-el-Kader en Algérie par les troupes du duc d’Aumale. L’émir parvient à s’enfuir.
Voyage en France de la reine Victoria Ière d’Angleterre : première « Entente cordiale ».
William Guillaume Deutz épouse Arsène d’Arragon qui lui apporte en dot 6 ha de vignes à Pierry.
La première action judiciaire intentée par une Commission spéciale de dix négociants en vins de Champagne constituée dans le but principal de poursuivre tout individu coupable d’usurper le nom de la Champagne, de ses maisons ou de ses crus, l’est contre trois négociants tourangeaux pour avoir « apposé sur des bouchons fermant des bouteilles de vins mousseux fabriqués en Touraine des noms de lieux autres que ceux de la fabrication et avoir en outre mis sciemment en circulation ces mêmes vins ainsi marqués d’un nom de lieu supposé ».
La Commission obtient gain de cause devant le Tribunal correctionnel de Tours, et ses membres sont spécialement ravis par une phrase de cette décision qui les comble et à laquelle ils donnent une large diffusion en la publiant par voie d’affiches et de presse : « Attendu qu’il est établi, tant par les débats que par les aveux de M...., que ce prévenu et C.... ont vendu du vin de Vouvray mousseux pour du vin de Champagne et ont ainsi trompé les acheteurs sur la nature et la marchandise par eux vendue ».
Jugement confirmé en appel l’année suivante par le Tribunal supérieur de Blois.
Sur le recours en cassation formé par les condamnés, la Cour Suprême (Cour de Cassation) rend le 12 juillet 1845 un arrêt rejetant le pourvoi en se fondant, entre autres motifs, sur ce que « les vins de Champagne sont des produits fabriqués et les lieux où on les récolte et où on les prépare des lieux de fabrication », dont la propriété est protégée par l’article 1er de la loi du 28 juillet - 4 août 1824.
L’architecte Arveuf édifie sur les pentes qui dominent la route de Paris à Metz et la rive gauche de la Marne, en aval d’Épernay, le « grand » château ou château « neuf » de Boursault, sorte de petit Chambord, pour Madame Clicquot.
Longtemps, les brochures de la ligne de chemin de fer Paris-Strasbourg en parleront avec force éloges : « Cette belle demeure, qui fait honneur à l’art contemporain, est un exemple de ce que peut l’emploi généreux et intelligent des fortunes loyalement acquises dans l’industrie, pour ajouter aux charmes de nos paysages et soutenir le goût national à la hauteur de nos anciennes traditions. »
Dans Champagne. The Wines, the land and the people, Patrick Forbes écrit que Madame Clicquot y vit en grand apparat, « donnant crédit à la légende de la Veuve Cllicquot, formidable et aimable grande dame, la reine sans couronne du champagne ».
Le ficelage se fait à la main, avec l’aide du « ficeleur sparnacien », dispositif inventé par M. Maurice.
La première machine à doser (ou « doseuse ») voit le jour. Le travail s’exécute à l’abri de l’air et des poussières, on peut faire varier à volonté la dose à introduire dans la bouteille tout en en assurant la régularité.
Le nom d’une grande Maison de Champagne ne suffit même pas pour prouver l’authenticité du produit car « les producteurs de mousseux s’emparent des marques les plus en vogue ».
Dans la Pétition des négociants en vins de la Champagne, les producteurs s’en plaignent au gouvernement de Sa Majesté en ces termes :
« On ne s’est pas contenté d’usurper les noms de « Champagne », ou des crus réputés de notre département, pour les appliquer à tous les liquides qu’on a fait mousser, on s’est emparté des noms des Négociants les plus connus, pour expédier à l’étranger, sous un passeport honorable et respecté, des vins qui ont ainsi prostitué la réputation des maisons qui inspiraient jusqu’alors la confiance la plus illimitée ».
Un an après sa création, la maison Krug et Cie vend déjà ses vins à travers le monde : 25.000 bouteilles à Rio de Janeiro, 14.000 à New York, 12.000 à Londres, 2.000 à Saint-Pétersbourg.
Désormais, les chiffres des expéditions de vins mousseux sont donnés chaque année, d’avril à mars, par la Chambre de Commerce de Reims qui les établit d’après les renseignements que lui fournit le Service des Contributions indirectes.
Toutefois, ces chiffres englobent les vins mousseux autres que le champagne mais qui sont officiellement produits dans le département de la Marne avec les vins de l’extérieur.
Etant donné qu’en 1910, lorsqu’ils seront décomptés à part, ils représenteront 24 % du total des expéditions, on peut admettre que dans la deuxième moitié du XIXème siècle, les chiffres des expéditions de champagne sont approximativement les trois quarts de ceux de la Chambre de Commerce de Reims.
Les expéditions de vins mousseux produits dans le département de la Marne se chiffrent à 6.635.652 bouteilles (2.255.438 en France - 4.380.214 à l’exportation).
Aldolphe Jacquesson dépose au ministère de l’Agriculture un brevet pour un système d’éclairage de ses caves, qui peut convenir à presque tous les souterrains. Il s’agit de capter la lumière du jour par des miroirs inclinés à 45°, placé au fond de puits. La lumière est alors renvoyée dans les galeries.
Néanmoins, le procédé ne connaît pas les développements annoncés, car on s’aperçoit que la température des caves s’élève et que cela est préjudiciable à la champagnisation.