Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
Lancement de la cuvée « Goldlack » de la maison Lambry, Geldermann et Deutz, élaborés à partir de différents vins de qualité supérieure achetés probablement sur lattes.
Un marchand de vins londonien, M. Burne, demande à la maison Perrier-Jouët et Cie de lui envoyer sa cuvée 1846 sans aucun dosage, afin de la vendre comme grand vin de table, plus facilement que le vin mousseux de Champagne vendu habituellement dans la catégorie des vins de dessert, dans laquelle il se heurte à la concurrence du porto et du madère.
Le résultat est un échec, dû en partie au fait de l’absence totale d’addition de sucre, alors que l’opération aurait pu réussir si le vin avait été légèrement dosé.
Il faudra attendre près de trois décennies pour que la cuvée 1874 de la maison Pommery et Greno s’impose et que le vin mousseux de Champagne de qualité « brut » conquiert définitivement le marché anglais.
Charles Perrier succède à son père, à la tête de la maison Perrier-Jouët et Cie.
Sous sa gestion éclairée, l’entreprise s’agrandit de nouveaux immeubles et de nombreuses vignes à Avenay-Val-d’Or, Avize, Aÿ, Champillon, Cramant, Dizy, Mailly et Mareuil-sur-Aÿ.
Toutefois, malgré les faveurs qu’aurait pu lui valoir sa fidélité à l’Empire, il n’accroît pas de façon sensible la présence de sa marque en France, bien qu’il soit fournisseur de la Cour impériale pendant tout le règne de Napoléon III.
Guizot, président du Conseil, interdit la réunion d’un banquet prévu pour le 22 dans le XIIe arrondissement de Paris, ce qui entraîne une série de manifestations à la Madeleine, au Quartier Latin, sur les Boulevards et l’édification de barricades.
La Garde nationale refusant de réprimer l’émeute, le roi renvoie Guizot mais, devant le développement de l’agitation populaire dû à la fusillade du boulevard des Capucines (50 civils tués), Louis-Philippe Ier cède, abdique en faveur de son petit-fils, le comte de Paris, et part en exil en Angleterre.
La Chambre des Députés refusant de reconnaître la légitimité du prétendant, Alphonse de Lamartine et Alexandre-Auguste Ledru-Rollin proclament la IIe République et entreprennent la formation d’un gouvernement provisoire de 11 membres.
Le gouvernement provisoire réalise un certain nombre de réformes à caractère social et démocratique : proclamation du droit au travail et suppression de la peine de mort en matière politique, création de la Commission du Luxembourg chargée de réfléchir aux problèmes sociaux, proclamation du suffrage universel (masculin), organisation des Ateliers nationaux pour occuper et nourrir les sans-travail et fixation de la durée de la journée de travail à 10 heures pour Paris, 11 heures pour la province.
La IIe République.
A Reims, l’usine de tissage mécanique Croutelle est incendiée par des émeutiers.
Sous la pression d’une foule en colère qui a envahi l’Hôtel de Ville, le maire de Reims Nicolas Henri Carteret laisse place à une Commission municipale provisoire.
Ouverture du canal de Berry-au-Bac à Reims.
Le préfet de la Marne accorde à Johann-Joseph Krug, marchand de vins à Reims, la naturalisation française, lui garantissant les privilèges d’un citoyen français.
Mgr Thomas Gousset bénie l’Arbre de la Liberté.
Inauguration de la ligne de chemin de fer qui rattache Troyes à Paris, par Montereau.
Les élections envoient à l’Assemblée constituante une majorité de républicains modérés (environ 600 élus, contre 200 légitimistes et catholiques et une centaine de socialistes), qui vont également former la Commission exécutive de cinq membres (Arago, Garnier-Pagès, Marie, Ledru-Rollin, Lamartine), chargée de se substituer au gouvernement provisoire.
Abolition de l’esclavage dans les colonies françaises.
Victor Moët, négociant en vins de Champa gne, est maire d’Épernay.
Graves troubles à Paris dus à l’incapacité de la Commission exécutive de s’imposer sur le plan politique et de résoudre une situation économique préoccupante.
La fermeture des Ateliers nationaux déclenche une insurrection ouvrière réprimée de manière sanglante (insurgés : 4.000 tués, forces de l’ordre : 1.600 tués).
Les pleins pouvoirs sont alors donnés au général Cavaignac, nommé président du Conseil (11.000 arrestations, plus de 4.000 déportations).
Nommé maire d’Épernay en pleine insurrection ouvrière, Victor Moët-Romont n’exerce cette fonction que trois mois, avant de résilier son mandat.
Auguste Oudet est maire d’Épernay.
Dans le Charivari figurent, en compagnie de bouteilles de vin mousseux de Champagne, quatre coupes dues au crayon de Daumier, sur sa gravure Toast porté à l’émancipation des femmes par des femmes déjà furieusement émancipées.
Les verres ainsi représentés ont un pied encore très court ; mais il va rapidement s’allonger. Sous le Second Empire, il aura la longueur de celui de la coupe aujourd’hui.