Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
M. Belin, banquier, est maire de Reims.
Introduction de la peigneuse Heilmann à Reims.
Vote de la loi Falloux, qui autorise l’enseignement confessionnel et congréganiste dans le primaire et le secondaire.
Vote d’une loi restreignant le suffrage universel.
Cherchant à affermir son pouvoir personnel et à s’attacher l’armée, Louis-Napoléon Bonaparte entreprend une campagne de propagande sous forme de revues militaires passées à Versailles, plus précisément au camp de Satory, chacune des parades étant précédées d’une abondante distribution de vin mousseux de Champagne à la troupe, ainsi que le relate la presse de l’époque.
Le prince-président espère par là devenir aussi populaire auprès de l’armée que l’était son oncle et vaincre l’hostilité de certains officiers et sous-officiers ayant servi en Algérie.
Il n’y réussit que partiellement et cette initiative n’est pas du goût de tous le monde, mais elle a au moins le mérite de faire beaucoup parler du vin mousseux de Champagne.
Dans le Charivari, Taxile Delors publie un article sur l’Empire Jacquesson, où on lit :
« C’est ici qu’éclate au grand jour la mission providentielle de Jacquesson.
« Il met le vin de Champagne à deux francs la bouteille. […] Le vin de Champagne […] verse maintenant dans la tête du piou-piou l’ivresse politique, […], nous aurons bientôt un César au vin de Champagne. […]
« L’empire est tiré, il faut le boire. Garçon faites sauter le bouchon ! ».
Dans le Charivari, sur une caricature de Vernier, au cours d’un banquet, un gradé, flûte en main, regarde le prince à travers une bouteille de vin mousseux de Champagne et voit... Napoléon Ier !
Pierre Edouard Renard-Chanoine est maire d’Épernay.
Dans le Charivari, deux autres dessins de Vernier représentent l’un Louis-Napoléon Bonaparte en grand uniforme, tenant une bouteille de vin mousseux de Champagne et servant les soldats, l’autre un cuirassier ivre, avec une bouteille de vin mousseux de Champagne, salué par le prince-président qui, passant la revue, s’exclame en le voyant : « Honneur au courage malheureux ! ».
On est très content en Champagne de toute cette « propagande », même si ce n’est que dans l’imagination de Vernier, toujours lui, qu’a lieu dans le Charivari la remise au prince Louis-Napoléon Bonaparte « d’une épée offerte au nom de tous les marchands de vins de Champagne reconnaissants ».
Dans le Charivari, on fait dire au général d’Hautpoul, dans la soi-disant proclamation de sa prise de fonction comme gouverneur de l’Algérie : « Nous trouverons un Satory dans la Mitidja. J’arrive escorté de plusieurs navires chargés de caisses de champagne ».
Charles Camille Heidsieck, fils de Charles-Henri Heidsieck, qui était lui-même, comme son frère Henri Jean François Christian Heidsieck, neveu et associé de Florens-Louis Heidsieck, fonde la maison de négoce en vins de Champagne Charles Heidsieck, avec son beau-frère Ernest Henriot.
Fondation de la Compagnie des Messageries maritimes.
Destitution du général Changarnier, alors qu’il a donné son appui au général Neumayer, limogé par le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte, pour avoir empêché certains régiments de crier « Vive l’Empereur ! », lors d’une revue militaire au camp de Satory le 10 octobre précédent.
Devenu un excellent propagandiste du vin mousseux de Champagne, le futur Napoléon III, apparaît sur un dessin du Charivari, déguisé pour le bal costumé, et abordé par une danseuse qui lui dit : « Dis donc, beau masque, on dit que tu aimes à faire boire du champagne… en aurais-tu par hasard une bouteille sur toi ? »
Organisation d’un comité militant pour la réélection du prince-président Louis-Napoléon Bonaparte. Une campagne de pétitions initiée par les préfets bonapartistes réclame à cet effet une révision de la Constitution, ce que l’Assemblée législative refuse.
Grâce à un apport en capital de 47.366 francs fait par sa mère et à la caution que celle-ci donne pour garantir d’éventuelles dettes, Pol Roger peut officiellement constituer la maison de négoce en vins de Champagne Pol Rogeret Cie.
Au cours de ses premières années d’activité, Pol Roger*consacre toute son énergie à élaborer des vins de qualité, à des prix raisonnables, expédiés avec soin et accompagnés de recommandations pour la consommation. De solides principes commerciaux encore en usage aujourd’hui.
En dehors de la clientèle française et interna tionale qu’il se constitue peu à peu, Pol Roger produit des vins « tranquilles », des vins « sur lattes », et des vins dégorgés et dosés, pour le compte d’autres maisons de Champagne.
Coup d’Etat anti-républicain organisé par le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte, avec l’aide de Morny, Maupas, Persigny et du général de Saint-Arnaud.
L’Assemblée législative est dissoute et l’opposition républicaine vite matée : 300 tués, 6.642 arrestations, 9.530 déportations en Algérie, 2.804 internements, 1.545 expulsions.
Louis-Napoléon Bonaparte fait ratifier son coup d’Etat par un plébiscite, à l’issue duquel il obtient au suffrage universel (masculin) : 7.439.216 oui, contre 647.737 non et 1.500.000 abstentions.
Première expédition de Pol Roger en Angleterre, avec l’envoi d’échantillons au négociant Eyles Evans et Co, envoi suivi d’une commande d’ « Aÿ mousseux » 1849 dès le 11 janvier suivant.
A Reims, le quartier Coquebert se métamorphose en ce milieu de siècle sous l’impulsion de plusieurs grands négociants (Veuve Clicquot-Ponsardin, Krug et Cie, G.-H. Mumm et Cie, Lanson Père et Fils, Heidsieck et Cie, Louis Roederer).
L’auteur du Guide des Voyageurs souligne ainsi ces transformations : « Ces messieurs ont entouré les celliers de façades convenables […] plusieurs maisons d’exportation, notamment G.-H. Mumm et Louis Roederer, ont fait construire par P.-L. Gosset des établissements considérables sur l’emplacement des anciens remparts, faisant creuser et tailler dans le banc de craie du quartier Coquebert des souterrains multiples et réguliers très curieux à visiter. »