Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
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MondialisationSelon le voeu des Associations viticoles françaises, le gouvernement crée, par le décret-loi du 30 juillet 1935, le Comité national des Appellations d’origine, pour fixer, en étroite collaboration avec les professions viticoles, les normes de certaines appellations, les propager, contrôler la production et sévir contre les fraudes.
Cette création procède de l’idée que le droit à l’appellation constitue une propriété collective, faisant partie du patrimoine national, qu’il convient de faire respecter par une législation particulière, afin d’éviter des concessions ou des facilités locales et protéger, de façon égale, les producteurs et les consommateurs.
Sans attendre la constitution du Comité national des appellations d’origine, les organisations professionnelles de la Champagne viticole insistent auprès du ministre de l’Agriculture pour qu’il adopte le projet qu’elles ont établi en vue de compléter les lois des 6 mai 1919 et 22 juillet 1927 au regard du rendement et, partant, de la qualité du vin.
Indépendamment des conditions exigées par les textes précités, le décret-loi du 28 septembre 1935 prescrit les mesures suivantes :
- le droit à l’appellation « Champagne » est limité aux vins : obtenus dans la limite de 50 hl/ha de vignes en production ; provenant de moûts présen tant un degré alcoolique minimum fixé à chaque campagne ; provenant de vignes en production, comptées à partir de la 3ème feuille, n’ayant pas subi, même partiellement, l’incision annulaire ou un autre procédé similaire.
- en outre, le droit à l’appellation « Champagne » est limité également à 97,50 % du volume des vins, autres que ceux logés en bouteilles et complètement manutentionnés, introduits chez les fabricants dans les magasins spéciaux.
- la déclaration de récolte doit indiquer le poids des vendanges et l’appellation d’origine « Champagne » ne peut être appliquée à une quantité de vin supérieure à 1 hl pour 150 kg de vendange, afin d’éliminer les vins dits de « rebêches » de l’appellation « Champagne ».
- enfin, et c’est là une innovation importante, ce décret-loi institue une Commission permanente - qui sera connue sous le nom de « Commission de Châlons », car son siège a été fixé à la préfecture de cette ville -, composée de représentants des vignerons, des négociants, de délégués des Chambres de Commerce, de parlementaires, de conseillers généraux, des directeurs des Régies financières des trois départements intéressés et de représentants du ministère de l’Agriculture, qui a pour mission principale d’assurer le respect des « usages locaux, loyaux et constants, dont l’observation est nécessaire pour maintenir la qualité du vin de Champagne ».
Cette commission a une mission secondaire qui est celle d’étudier chaque année, et de proposer au ministre de l’Agriculture, les modifications souhaitables aux données quantitatives relatives aux rendements maxima.
Il lui appartient enfin de fixer, huit jours avant chaque vendange, par le truchement d’une sous- commission de professionnels, le prix minimum par catégorie de crus, les degrés minima des moûts dans ces catégories, le degré minimum de tout vin ayant droit à l’appellation « Champagne », les primes et abattements.
Les « Dorgéristes » rassemblent 30.000 personnes à leur meeting de Bar-sur-Aube.
Création du Centre nationale de la Recherche scientifique (C.N.R.S.).
Eugène Schueller met au point un produit de protection solaire pour le grand public : l’ambre solaire.
Au Mans, Louis Renault ouvre sa première usine hors de Paris.
Grèves successives (8.500 grévistes en même temps), à Reims.
A la suite de l’abondante récolte de 1934 et de la mévente du raisin, Emilien Jamart, boulanger et maire de Saint-Martin d’Ablois, par ailleurs propriétaire de bâtiments d’exploitation viticole, loue des fûts pour stocker le moûts provenant des raisins que les vignerons locaux lui vendent ou lui donnent en paiement des frais de pressurage.
Son beau-père, qui travaille alors dans une grande Maison de Champagne d’Épernay, soigne ses vins, puis en rétrocède une partie à Armand Raphaël Graser, négociant à Damery, et met le reste en bouteilles.
Dans l’entrefaite, Emilien Jamart prend sa carte de négociant et fonde la maison de négoce en vins de Champagne connue depuis 1946, sous la raison sociale E. Jamart et Cie.
René Chayoux prend le contrôle de la maison Georges Duminy et Cie et de la maison De Montebello.
La maison Forest-Fourneaux et Cie adopte le nom d’ « Etablissements Taittinger Mailly et Cie ». Devant l’essor pris par l’affaire, Pierre-Charles Taittinger se rend acquéreur d’importants celliers et caves édifiés à l’emplacement d’une ancienne abbaye bénédictine rémoise, rasée en 1793 par les Révolutionnaires et qui avait pour nom Saint-Nicaise.
Tazio Nuvolari remporte - sur Alfa Roméo - la coupe Vanderbilt, disputée sur le circuit de Mineola, près de New-York. A l’arrivée, l’agent général de la maison Moët & Chandon aux Etats-Unis lui offre le double magnum du vainqueur.
Deuxième ministère d’Albert Sarraut.
Le 20 mars 1936, première foire de Nice sur l’esplanade du Paillon, la grande journée du champagne.
Réalisées au scrutin uninominal d’arrondissement à deux tours, les élections à la Chambre des Députés voient la victoire des candidats du Front populaire : S.F.I.O. : 146 élus, communistes : 72, radicaux-socialistes : 116, divers gauche : 56, droite : 222.
Le Front populaire.
Premier ministère de Léon Blum, avec le « soutien sans participation » des communistes et la nomination de trois femmes au gouvernement, alors que celles-ci n’ont toujours pas le droit de vote.
La signature des Accords de Matignon, sous le patronage de Léon Blum, entre les délégués de la C.G.T. et les représentants patronaux, entérine entre autres mesures : la généralisation des conventions collectives, le réajustement des salaires les plus faibles de 7 à 15 %, et la garantie de la liberté syndicale.
La Chambre des Députés vote les lois instituant deux semaines de congés payés et la semaine de travail de 40 heures.
Le décret du 29 juin 1936 confirme les règles générales établies depuis 1905 et accorde aux récoltants et négociants de Champagne le bénéfice de l’appellation d’origine contrôlée.
La scolarité est prolongée jusqu’à 14 ans.
Le gouvernement de Léon Blum décide la « non-intervention » dans la guerre d’Espagne.
Des armes et des volontaires passent néanmoins au-delà des Pyrénées pour renforcer le gouvernement républicain espagnol et faire équilibre aux détachements de « spécialistes » germano-italiens qui épaulent les troupes franquistes.
Création de l’Office national interprofessionnel des céréales, pour les stocker et en régulariser les cours.
Première dévaluation du franc : le nouveau franc ou « franc Auriol » pèse 49 mg d’or à 9/10ème, contre 65,5 mg précédemment.
Léon Blum qui s’est défini comme le « gérant loyal du capitalisme » ne réussit pas à freiner la fuite des capitaux ou à favoriser leur retour.
Une expédition de cent caisses de la « Cuvée Dom Pérignon » Vintage 1921, quitte les celliers d’Épernay à destination de New-York et de quelques riches clients d’Outre-Atlantique.
Disparition dans l’Atlantique Sud de l’hydravion Croix du Sud, à bord duquel se trouve Jean Mermoz.