Œuvre d’Eric Glâtre de 2001
(actualisation UMC)
Constitution du groupe Mumm & Cie : la maison G.H. Mumm et Cie, Société Vinicole de Champagne - Successeur prend une participation de 79 % dans le capital de la maison Perrier-Jouët. Une convention unifie entre les deux sociétés l’exploitation des vignobles et l’utilisation des matériels et des immeubles, ainsi que les dépenses de mise en valeur.
Connu dans toute la profession comme un excellent vinificateur et un « nez prodigieux », ayant un sens exacerbé de la qualité et une grande connaissance du monde champenois, Michel Budin devient le directeur technique de la maison Perrier-Jouët.
Homme pragmatique et doué de remarquables facultés d’adaption, il sera le grand gardien de la tradition champenoise chez Perrier-Jouët et le complément idéal de Pierre Ernst, pendant près d’un quart de siècle.
Passionné d’histoire, il sera également à l’origine de la plupart des achats mobiliers et décoratifs de la maison Belle Epoque, dont il voulait faire un musée à la gloire des maîtres de l’Art nouveau, guidé dans ses choix par les experts Jean-Pierre Camard et Félix Marcilhac.
Après un stage d’apprentissage dans la maison Ayala et Cie, Michel Budin commence sa carrière auprès de son père, comme directeur commercial de Perrier-Jouët.
Parmi les vins servis lors du dîner de gala offert par S.M. le Roi Georges VI d’Angleterre au président de la République française Albert Lebrun, figurent du Château-Brion 1904, du Perrier-Jouët 1911 et du Château Yquem 1921.
Après les décès successifs d’Alexandre Girard-Amiot (en 1933), puis de René Gallice (en 1935), Louis Budin leur succède à la tête de la maison Perrier-Jouët.
Sa principale tâche consiste à construire un véritable réseau commercial, pour diversifier la clientèle étrangère et partir à la conquête du marché français jusque-là laissé de côté.
Tout un système de distribution est mis en place, incluant voyageurs de commerce et distributeurs locaux chargés de prospecter et de vendre dans les épiceries et les débits de vin, les bars, les hôtels, les restaurants et les boîtes de nuit, sur les grands paquebots, dans les casinos et les maisons de tolérance, rabais et réclame.
Le Comité de propagande des vins de Champagne reçoit le lord-maire de Londres et, en raison du goût des Anglais pour les champagnes anciens, il n’est servi au cours des différentes réceptions que des millésimes antérieurs à 1914 :
- 1906 : Ayala et Cie, Vve Binet et Fils et Cie, Renaudin Bollinger et Cie, Heidsieck et Cie Monopole, George Goulet, Ernest Irroy et Cie, G.H. Mumm et Cie, Perrier-Jouët et Pol Roger et Cie ;
A Épernay, le faubourg de la Folie, devenu au fil de l’Histoire le faubourg du Commerce et la rue du Commerce, acquiert sa dénomination moderne d’avenue de Champagne.
Dans Champagne, Yves Gandon en trace le portrait suivant :
« L’avenue de Champagne, à Épernay, est assurément la seule voie en France à rassembler, sur un parcours en somme restreint, tant de noms à qui notre pays doit, à l’égard du goût, une renommée universelle. L’armorial du vignoble s’y trouve, en effet, représenté par plusieurs maisons, dont plusieurs ont dépassé les cent ans d’âge, et dont Moët & Chandon, Perrier-Jouët, Pol Roger, De Venoge ne sont pas les moindres. […]
« Il flotte dans cette avenue […] la sorte de recueillement ailé qui saisit l’esprit et le cœur à la révélation de toute chose parfaite. »
Chef vigneron chez Perrier-Jouët, Emile Goutorbe s’attache à remettre en état le vignoble fortement endommagé par le phylloxera et la Ière Guerre mondiale. Parallèlement à ses activités salariées, il développe avec l’aide de son épouse Lucienne une activité de pépiniériste viticole, appelée à un bel avenir.
Louis Budin est l’un des fondateurs de la S.A. Champagne Perrier-Jouët, aux côtés d’Henri et de René Gallice et d’Alexandre Girard-Amiot, négociant en vins de Champagne et de Saumur. Il en est l’administrateur délégué.
Après quarante-six années de vie professionnelle, brisé par les derniers mois de guerre, Henri Gallice abandonne la gestion courante de la maison Gallice et Cie, successeurs de Perrier-Jouët et Cie et charge son beau-frère Georges Ouizille, de constituer un groupe financier, pour assurer la transformation de l’entreprise en S.A. Champagne Perrier-Jouët au capital de 7.000.000 francs (12 661 000 euros 2004).
Lors du centenaire de la maison Galliceet Cie, successeurs de Perrier-Jouët et Cie, Henri Gallice se voit offrir par le personnel de sa maison la magnifique sculpture de Rodin intitulée « le Baiser ».
Raphaël Bonnedame cède le Vigneron champenois à Henri Gallice, patron de la maison Perrier-Jouët et Cie, qui aussitôt abandonne ses droits au profit de l’Association viticole champenoise (A.V.C.), dont il est le secrétaire.
A la demande d’Henri Gallice, patron de la maison Gallice et Cie, successeurs de Perrier-Jouët et Cie, Emile Gallé crée trois magnums, tous décorés à la main, avec des dessins floraux pleins de couleurs, pour contenir la cuvée de qualité de la maison.
Devant le problème majeur que pose la production manuelle de chaque flacon, qui serait prohibitive pour la fabrication de magnums en série, et attendu que le marché du champagne vient d’entrer en crise, Henri Gallice fait mettre de côté les trois magnums réalisés pour des temps meilleurs - en l’occurrence un jour de 1964…
La notoriété de la maison Perrier-Jouët et Cie est si grande que le journal anglais Society relève que les Américains persistent à appeler « Perrier-Jouët » le nouveau président de la République française, Jean-Casimir Perrier.
Lors d’une vente chez Christie’s, plusieurs lots de douze magnums de champagne Perrier-Jouët et Cie 1874 dépassent le chiffre record de 40 livres.
Répertoriée au treizième rang des exportateurs de champagne aux Etats-Unis sept ans plus tôt, la maison Gallice et Cie, successeurs de Perrier-Jouët et Cie, occupe désormais le quatrième rang avec 330.000 bouteilles expédiées.
Lors d’une vente chez Christie’s, la douzaine de bouteilles de champagne Perrier-Jouët et Cie 1874 atteint l’enchère record de 410 shillings.
L’affaire fait le tour de la presse européenne. La Frankfurter Zeitung du 10 août écrit : « […] Outre l’excellence du vin, on paie
la vogue ; car le fait que Perrier-Jouët et Cie sont les fournisseurs de la Reine et du Prince de Galles et que le vin est resté si longtemps dans les caves renommées du fashionable Duc de Wilton n’entrent pas pour peu de chose dans l’obtention d’un prix aussi fantastique. »
Armand Walfard dépose le brevet du dégorgement à la glace.
Le goulot de la bouteille est passé la tête en bas pendant quinze à vingt minutes dans un bac de congélation des cols. Le vin qui se trouve dans le goulot en sort sous forme d’un petit bloc de glace emprisonnant le dépôt et expulsé avec lui.
Outre ses avantages de facilité, permettant en particulier de redresser la bouteille sans disperser le dépôt, le dégorgement à la glace évite une perte de vin du fait que la pression interne est devenue moins élevée.
La maison Henri Abelé est la première à faire usage de ce nouveau procédé, suivie des maisons Moët & Chandon et Gallice et Cie, successeurs de Perrier-Jouët et Cie (en 1891).
A la mort de Charles Perrier, l’aîné de ses neveux, Henri Gallice, lui succède à la tête de la maison Perrier-Jouët et Cie.
Les dispositions testamentaires prises par Charles Perrier mettent l’outil de travail dans les mains d’Henri et de son frère Octave Gallice, à charge pour eux de payer à la suc cession la somme de 200.000 francs et « de reprendre pour la valeur fixée par le dernier inventaire les immeubles acquis par la mai son de commerce, le mobilier industriel, le matériel et l’outillage ainsi que toutes les marchandises ». Ce dont ils s’acquitteront au cours des quinze années suivantes.
Assidu, intelligent, rude au labeur et entreprenant, Henri Gallice prend de suite l’ascendant sur son frère cadet. Il va imposer, partout, les cuvées de sa marque, comme les meilleures et les plus recherchées des champagnes les plus secs.
Passionné par les questions viticoles, il est de tous les combats menés pour obtenir la délimitation et l’appellation contrôlée de la Champagne et, surtout, l’homme de l’Association viticole champenoise (A.V.C.).
Lors d’une vente chez Christie’s, la douzaine de bouteilles de champagne Perrier-Jouët et Cie 1868 atteint l’enchère record de 140 shillings, alors que la douzaine de Clicquot Rich Champagne ne se vend que 63 shillings.